Notre semaine polynésienne nous a mis en appétit, on en redemande des îlots du bout du Monde… Et nous allons être servis. En effet, l’Ile de Pâques est un lieu unique au Monde, comme tombé d’une autre planète au milieu du Pacifique. Beaucoup de savent pas la situer, mais la majeure partie en connaît l’attrait principal : Les Moais.
C’est sur cette île coupée de tout, à plus de 3700 km des côtes chiliennes (les plus proches), que nous participerons au Festival Tapati Rapa Nui, le festival des cultures polynésiennes.
Allez, on commence : Savez vous pourquoi on l’appelle l’île de Pâques ? Simplement parce qu’elle a été découverte par les Occidentaux (les Néerlandais) un dimanche de Pâques 1722. Les Polynésiens étaient déjà là, répartis en deux camps majeurs sur l’île. Le festival auquel nous assisterons sera le mix entre les épreuves de force créés pour départager les deux camps de l’île, mais aussi la célébration de toutes les cultures polynésiennes.
Pour l’anecdote, à l’aéroport de Tahiti, Amélie a vu une quarantaine de personnes habillées en habits traditionnels et tous coordonnés. Elle pensait que c’était l’équipage de l’avion… Quelle blonde ! En fait non, c’était la délégation polynésienne pour le festival Tapati. En discutant avec la responsable, Amélie apprend que c’est leur première participation en délégation à ce festival, qu’ils seront sur la place du village à Hanga Roa et qu’ils exposeront leurs savoir-faire… de l’artisanat : paniers, paréos, bijoux… mais aussi des danses lors des concerts du soir. Nous sommes ravis, nous allons supporter nos Français à l’autre bout du monde.
Comme le festival attire beaucoup de monde, il est plus délicat de se loger à Hanga Roa à cette période, nous comprenons mieux les tarifs importants que nous avons obtenus pour nous loger à 5. Nous aurions préféré une ‘cabana’ dans le village, nous serons finalement à l’hôtel sur la côte… Ce qui nous réservera quelques magnifiques couchers de soleil.
Reprenons au début, l’arrivée sur l’île est assez cocasse, l’aéroport est bien trop petit pour accueillir un 737 plein à craquer, en fait, la moitié des passagers est en escale quelques heures avant que l’avion ne redécolle pour Santiago du Chili. C’est ainsi que l’île de Pâques a réussi à drainer bon nombre de voyageurs, elle a obtenu d’être une escale entre la Polynésie et l’Amérique du Sud. Et une fois qu’on a posé le pied sur l’île, c’est quand même triste de ne pas y rester quelques jours. Pour nous, ce sera cinq jours, le temps d’apprécier tous les coins et recoins de ce petit paradis.
Nous commencerons par Hanga-Roa – la ville – en prenant le petit sentier du port depuis l’hôtel. Le port est tout petit. Depuis la terrasse du restaurant, nous ne nous lassons pas de voir les enfants jouer dans le bassin de baignade aménagé en eau de mer au pied des rochers. Les garçons ne se lassent pas de voir les surfeurs qui s’élancent sur les vagues entre les rochers.
Nous continuerons la ballade, par le cimetière, très coloré et très arboré, puis nous arrivons au musée anthropologique Sebastian Englert. Le musée est petit, deux salles, mais il a de quoi nous occuper deux bonnes heures. A l’accueil, un guide est distribué en français, ce sont toutes les traductions des présentations. Nous n’avions pas prévu de faire école ce jour là, et pourtant Fred s’impose en « maître de conférence ». Les enfants ont l’air passionnés, non ?
Nous prenons la route dès le lendemain pour découvrir l’île et ses sites magiques… Nous nous sentons un peu seuls sur les routes, nos compagnons étant exclusivement des chevaux qui sont en quasi liberté sur l’île. Malheureusement, nous ne ferons pas de randonnée à cheval pour visiter les sites, mais avouons quand même que sur de telles montures, dans une nature immaculée, ça doit avoir de la gueule!
Bon, revenons à nos moutons… enfin à nos chevaux. Nous découvrons l’île et ses divers sites du parc National avec beaucoup d’envie et surtout des théories à éprouver… L’année passée, quand nous étions tranquillement dans notre canapé, nous avons vu une superbe émission sur les Moais… et surtout comment ils sont arrivés là. Nous étions déjà très intéressés par cette île, mais le reportage nous a mis en appétit… Direction la carrière des Moais échoués sur le flanc du volcan Rano Raraku.
Cette carrière de roche volcanique était le lieu de sculpture des Moaïs; ils étaient sculptés à plat, puis descendus allongés avant d’être redressés en bas de la colline. Ce sont tous les Moaïs sculptés puis abandonnés avant d’avoir atteint leur destination que nous trouvons ici. Il y en a plus de 600! Les RapaNuis appellent ce lieu « la nurserie ».
Certains ont des apparences assez sévères, d’autres esquissent un sourire. Dans le cratère du volcan, ce sont des dizaines de visages qui semblent contempler le lac occupant le fond du cratère, c’est assez troublant!
Les Moaïs devaient être ensuite déplacés sur des Ahus (temples), dos à la mer. Ils étaient redressés et on les faisait tanguer de droite à gauche pour donner l’impression qu’ils marchaient vers leur destination. Les bas de roche sont légèrement convexes et laissent à penser que cette théorie de déplacement est la bonne. Les RapaNuis n’ont pas la culture écrite de la transmission, uniquement la culture orale si bien que chaque visiteur y va de ses suppositions pour comprendre la création et le déplacement de ces géants.
On pourrait croire qu’il n’y a rien qui ressemble plus à un Moai qu’un autre Moai et pourtant, nous ne nous lassons pas de nous promener parmi eux, en essayant de comprendre quel type de chef celui ci ou celui là représentait. On reste finalement muet devant autant de majesté.
Nous continuons notre tour de l’île avec le prochain site : la plage d’Anakena. C’est une petite baie extrêmement jolie que nous découvrons; avec du sable blanc, des vagues régulières et beaucoup de locaux qui viennent en famille profiter de la chaleur à l’abri du vent.
On a toujours l’impression qu’une île est entourée de plages, ici, il n’y a que quelques plages de sable, les côtes sont relativement inhospitalières, et difficiles d’accès. Une plage un peu plus loin s’appelle « La Pérouse », elle était celle d’où ont débarqué les explorateurs. En revanche, la plage d’Anakena est celle où ont débarqué les Polynésiens pour conquérir cette île. Il leur aura fallu quelques mois en mer pour trouver cet îlot, avec les moyens de l’époque, Chapeau!
Nous terminerons la journée par le coucher de soleil en ville autour d’un bon repas.
Hé oui, certains sites se révèlent le soir… D’autres sont encore plus magiques au petit matin. C’est notamment vrai pour le site de l’Ahu Tongaraki, le plus grand Ahu de l’île, où pas moins de 15 Moaïs se dressent – dos à l’océan -. En 1960, un tsunami en détruisit plusieurs, mais ils ont pu être remis sur pied grâce au mécénat international.
Nous ferons donc la route au tout petit matin pour aller admirer le Soleil qui se lève entre eux…C’est lovés les uns contre les autres que nous avons attendu…
Et le spectacle était tout simplement magique…
Une fois le soleil levé, on contourne les statues pour mieux admirer leur architecture, avec les lumières, et le sel déposé sur certaines, nous avons l’impression de les voir chevelus, et vivants.
Mais pourquoi font ils dos à la mer? Les récits des RapaNuis disent que ces Moaïs étaient des représentations des chefs importants des villages. On pourrait penser que sur un îlot aussi éloigné, on les ferait regarder la mer et alerter ou effrayer en cas d’invasion. Ce n’est pas du tout le cas, le Moaï surveille son île, ses villageois et est le garant de la bonne entente entre tous. Où que tu sois sur l’île, le Moaï veille sur toi!.
Nous revenons en ville pour assister aux épreuves sportives du festival Tapati… Des épreuves comme nous n’avons jamais vu! Des courses de portage de bananes, des régates en pleine mer en bateau traditionnel. Il n’y a pas foule, mais on note bien l’importance des épreuves dans le festival, l’implication des participants et la ferveur de leur famille ou de leur clan pour les encourager.
Nous sommes également passés tous les jours voir notre délégation, avec laquelle nous ferons des bijoux en osier, de la teinture de paréos. Les filles sont ravies de ces nouvelles expériences.
La dernière découverte de l’île – et non des moindres – sera le volcan Rano Kau et le village cérémoniel enterré d’Orongo que nous visiterons en fin de journée la veille de notre départ. C’est après une petite randonnée que nous arrivons au sommet du volcan à 400 mètres d’altitude, de là, nous avons une vue plongeante sur le lac parsemé de totora, une sorte de roseau. Ca donne un peu le tournis cette vue… Mais il est difficile de détacher les yeux du spectacle de reflet des nuages dans les eaux du lac.
C’est la toute fin de journée, le soleil va se coucher d’ici quelques dizaines de minutes, la lumière est incroyable… De ce sommet, nous avons une vue à 360 degrés sur l’île bien sûr, mais surtout un horizon à 360 degrés sans aucune autre forme de vie humaine.
C’est ce que nous avons particulièrement aimé à l’ïle de Pâques, cette quiétude… On s’y sent bien sur cet îlot, on se sent protégé, le Moaï veille sur toi, le Rapa Nui veille sur la transmission de la Culture et préserve également beaucoup sa Nature.
C’est le bout du Monde pour beaucoup, tant le trajet est long, mais nous espérons vous avoir donné envie d’y faire un petit détour un jour.
Votre commentaire