Turquie, de la Thrace au Mont Ararat, en passant par l’Anatolie et la Cappadoce

On vous a laissé en Grèce, pays d’Europe pour lequel tout est assez simple et « comme chez nous », on paye en Euro, on y entre sans encombre, Poupoule aussi… Or, pour l’entrée en Turquie, nous cinq, ça va aller « large », mais pour Poupoule, il y a un peu d’administratif. Nous qui pensions passer la frontière en une demi-heure, bon ben en fait, on y passera une heure et demie… On vous raconte !

En bon novice de la frontière, on regarde les pictos pour suivre où il faut aller se place, dans la bonne file quoi. Bon, ben en fait, il y a juste un picto « voiture » et un autre « poids lourds ». La file voiture étant plein de monde, nous nous dirigeons « ni vu, ni connu » dans la file poids lourds qui est toute vide… Un peu comme quand on prend un sens interdit pour aller plus vite et qu’on dit innocemment à Monsieur l’Agent : « Je vous jure, Monsieur, je ne l’ai pas vu le panneau » ! Et là, ça passe. On double tout le monde et on entends un petit coup de sifflet à notre gauche, et puis un cri en grec ou en turc, on ne saura jamais… donc grosso modo, on s’est trompé de file ‘oups’ mais on ne peut pas faire demi-tour donc on grille gentiment la politesse à tout le monde. Les douaniers ne doivent pas être habitués à signer/tamponner un carnet de passage pour un véhicule de ce type, donc ils tournent un peu en rond, nous demandent ce qu’on a à déclarer… Forcément, on annonce « rien »… et nous voilà en route pour la Turquie. Le carnet de passage (passeport de Poupoule) devait être obligatoirement tamponné, non pas pour entrer en Turquie, mais pour assurer lors de notre passage en Iran que le véhicule a bien été déclaré. De la paperasse, mais vu le reste du voyage, nous préférons être en règle là-dessus.

Commence alors notre périple sur les routes turques. Des ‘deux fois deux voies’ en excellent état… des barrières de péage où on prend un ticket mais pas de paiement plus tard… on aime déjà ce pays !

Nous vous avions laissé aussi en Grèce avec nos péripéties de gaz. La bonne nouvelle est qu’en Turquie, il s’agit du même pas de vis qu’en France… donc on va pouvoir échanger nos bouteilles vides françaises contre des turques. Enfin, en théorie car quand on se présente avec nos bouteilles à une station-service, on nous explique « en turc » qu’il n’y a pas de gaz. On entrevoit déjà une galère énorme… Mais non, les pompistes, c’est un peu comme les routiers, ils sont sympas ! Ils comprennent notre désarroi et appellent un de leur pote qui débarque à la station 20 minutes plus tard avec une cargaison de bouteilles à nous vendre. Reste alors à remplacer la bouteille grecque, regarder que ça ne fuit pas…. Et repartir. Bon, ça ne se passe pas vraiment comme prévu, Fred galère à démonter la grecque, abîme un peu au passage la lyre et branche la nouvelle bouteille turque… Nous testons quand même pour savoir si ça fuit, comme nous l’avons appris – avec de l’eau savonneuse, en toute sécurité -. Les turcs explosent de rire, eux pour savoir si ça fuit, ils approchent un briquet ! On sent déjà qu’on va bien rigoler ici ! Et surtout qu’on va devoir un peu s’assouplir sur deux trois règles de sécurité…

Nous continuons la route, sur l’autoroute, on se marre de voir des tracteurs, des poids lourds et des véhicules légers qui cohabitent assez simplement. Inimaginable chez nous ! Quelques trois heures plus tard, nous entrons enfin dans la périphérie d’Istanbul, que cette ville paraît grande. L’axe routier est assez facile à comprendre, on connaît notre point de chute pour le week-end, il n’y a plus qu’à se repérer sur la carte, et on s’en sort, sans se fâcher.

A Istanbul, nous retrouvons Paulo, le frère d’Amélie. Il nous a dégoté un hôtel bien placé « avec vue terrasse sur le Bosphore et la piscine en sus ». Il a même trouvé un parking à 200 mètres de l’hôtel pour Poupoule qui sera sagement gardé jusque lundi matin. Franchement, en clé-en-main, on n’a pas trouvé meilleur agent de voyage ! Merci Paulo de nous avoir accompagnés pour découvrir cette ville dans laquelle nous devrons inévitablement revenir (certainement sans enfants) pour y ressentir toutes les essences.

Notre week-end à Istanbul vous a été déjà un peu raconté par Margot, on y a ajouté des photos, refaites donc un tour pour voir !

On a juste un peu omis de vous dire qu’on a perdu la mascotte au Consulat… Enfin perdu, on ne sait pas… Toujours est-il qu’elle est sur les photos avec nos enfants, mais qu’elle n’est pas revenue dans le sac à dos… Voilà donc le programme du lundi matin, retrouver la mascotte, et aussi faire le tour des librairies françaises pour acheter un guide pour l’Iran. Nous ne nous sommes pas équipés en amont, et nous ne sommes pas satisfaits des guides en numérique. Il faudra aussi faire un tour chez Arkadin (boite d’Amélie) car un colis a dû être adressé à notre nom au bureau d’Istanbul

Nous faisons chou blanc sur toute la ligne… Pas d’ArkaCoq, pas un bouquin en français digne de ce nom et pas non plus de colis… Petit coup de blues d’un coup notamment pour Amélie… Tout fait un peu suer là, ça ne roule plus aussi bien que prévu… Les autres font corps « T’inquiètes pas Maman, ça va aller… ». Et comme ils sont tous choux, ils savent que pour que ça aille bien, il faut qu’elle roule Amélie, y’a que ça qui la calme… Hop, direction plein sud vers une destination connue… Pamukkale. On y reviendra à Pamukkale avec Margot un peu plus tard.

Vous vous souvenez, Gaspard vous a raconté notre première nuit Off Road , apparemment ça vous a bien fait marrer. Et lui était tellement fier de le raconter ainsi. Au petit déjeuner, les ‘Jandarma’ nous ont vivement conseillé de faire le petit détour par Ephèse. Oui, en Turquie 250 km, c’est un petit détour.

Nous obéissons… en route vers Ephèse

Elle a juste omis de vous dire qu’on a dormi sur le site d’Ephèse, et qu’on y a rencontré une famille de picards : Perrine et Sébastien et leurs 3 fils qui revenaient de la Cappadoce et de Pamukkale. On échange deux trois plans sur les parcours qu’on aura en commun, et on partage avec eux notre petit souvenir de France, une petite bouteille de Cabernet d’Anjou. La bouteille manque de fraîcheur mais la soirée ne manque pas de chaleur humaine.

On sait déjà qu’on passe le week-end à Pamukkale, sur les bons plans de nos confrères picards, nous nous installons dans le camping au pied des vasques. La machine à laver fonctionne à merveille, tout y passe : tout le linge, les draps, oreillers et même les doudous. Évidemment à être dehors toute la journée, nos affaires prennent un peu de sable, de terre, de poussière. Et puis on se lâche parce que tout sèche en 20 minutes.

C’est encore Margot qui nous raconte le mieux la visite à la tombée de la nuit

Après les bains de boue, la nuit est longue et bonne. Nous sommes donc prêts pour la prochaine transhumance, cap à l’Est – encore – ! Nous devons rejoindre Ankara mais la route est trop longue donc nous stoppons au lac Egïrdir. Un lac immense (48 km de long sur 3 à 17km de large – ça en fait des mètres cubes d’eau)! Le lac est parfois gelé l’hiver, étonnant quand on voit que le thermomètre affiche 38… La presqu’île est rikiki, très mignonne cependant et surtout un point de chute idéal pour cette nuit. Nous sommes au milieu des locaux qui viennent dans le parc public avec leur barbecue partager un repas en famille toutes générations confondues. Atmosphère très sympathique, très conviviale. Comme toujours leur premier regard se pose sur Poupoule et sur les dédicaces avant de se poser sur nous. Les regards sont toujours extrêmement bienveillants.

Nous souhaitions faire des activités sympa à Egïrdir mais le journaliste du Routard a du écrire l’article sur la presqu’île au siècle dernier car tous les contacts évoqués n’existent plus ! On se rabat donc en matinée sur la grotte de Zindan, 20 km au sud du lac. Question sécurité, on en reparle. Tout le monde peut aller dans la grotte, il suffit d’avoir un casque. Soit, le casque est prêté à l’entrée. On s’enfonce dans la roche pour 765 mètres de ballade – aller et autant au retour -… Stalactites, stalagmites, chauves-souris… Gaspard nous fait sa blague « Nous sommes dans la grotte de Zinédine… Zindan (NDT)…. ». On en rigole encore !

Ce n’est pas tout ça, mais nous voilà dimanche et on commence à stresser pour nos visas iraniens. Cela fait maintenant plusieurs jours que nous essayons la procédure en ligne – qui ne veut pas nos documents -. Nous devons donc nous rabattre sur l’Ambassade… Et il n’y en a qu’une, c’est Ankara.

Ankara n’était pas trop dans notre liste de destination, le road trip devait l’éviter, mais là, plus possible de s’en passer. D’autant plus que Fred vous racontera plus tard que d’autres sujets nous obligent à nous rapprocher de la capitale.

Ce dimanche sera donc une journée de route, et que de route… On quitte les montagnes pour trouver la plaine, la plaine à perte de vue. Des champs de plusieurs kilomètres de long. Les paysages sont à la fois prometteurs car ils sont pleins de culture à perte de vue tout autant que désolants car aucun signe de vie, pas vraiment de village à traverser… On se sent un peu seuls.

La journée de route épuise un peu tout le monde, et nous nous rapprochons d’une ville de taille moyenne pour la Turquie (250000 habitants au bas mot), nous cherchons un coin isolé de la route pour la nuit… Et nous entrons finalement dans le village d’Avdanli.

On ne pouvait laisser qu’à Gaspard le soin de vous raconter cette étape épique. Il devient notre spécialiste « Hospitalité »

Le petit déjeuner bien digéré, en route pour Ankara. Le contraste entre Istanbul et Ankara est saisissant. Istanbul grouille, Ankara est calme. De grandes avenues, des pâtés de maisons au carré. Tout est maitrisé. Pas un bruit de klaxon… Un grand calme ! Nous n’y ferons halte que pour la logistique médicale et administrative, mais c’est un bon petit souvenir. Fred vous raconte en détails.

Les visas iraniens en bonne voie, la dent de Fred réparée, nous quittons Ankara, pourtant ville très sympa pour nous diriger vers la Cappadoce. Le mausolée d’Ataturc et le musée des Civilisations anatoliennes attendront une prochaine visite de notre part.

Après 6 bonnes heures de route… Ben oui, c’est grand la Turquie… Nous arrivons à Gorëme en Cappadoce, le soleil est sur le point de se coucher, c’est l’heure de pointe sur les chemins de terre… On croise plein de quads et des chevaux mais quand on dit plein, on veut dire en faire des hordes de quads… des dizaines, en ligne… Cela ne nous fait pas rêver ! Fred avait repéré sur IOverLander qu’on pouvait faire du camping sauvage sur l’aire de décollage des montgolfières donc nous recherchons et tombons par miracle sur une aire toute plane.

On prend l’apéro en haut d’une cheminée de tuf (la roche de sable typique de la Cappadoce), puis on redescend et comme nous sommes seuls au monde, on se lâche un peu… Une journée de route, toute la famille a besoin de se dégourdir les jambes… Un soupçon de musique, un peu de folie et hop toute la famille danse au milieu de la nature, c’était très rigolo. Fred a tout filmé, pas sûr qu’on la partage J!

Le dîner englouti, Fred part faire un tour sans nous prévenir. En fait, il est parti faire des clichés de sa Poupoule de nuit… Ça nous fait un peu flipper d’entendre du bruit au milieu d’un no man’s land, mais au retour, quand il nous montre ses photos de Poupoule perdue au milieu d’un paysage lunaire, elles sont magiques. IoverLander disait que nous pouvions être réveillés tôt mais la nuit a été tranquille parce qu’il y avait tellement de vent que les montgolfières ne sont pas venues nous réveiller. En revanche, les quads le lendemain matin s’en sont donnés à cœur joie !

Une fois réveillés, nous sommes descendus à Gorëme, ville au cœur d’un site magnifique, mais ville sans âme… que des agences d’activités Outdoor, que des restaurants, que des hôtels. Nous nous questionnons sur savoir quoi faire sur les quelques jours que nous passerons ici, il en faut pour tout le monde, et il faut surtout qu’on puisse découvrir les sites dont l’étendue est énorme.
On se renseigne pour l’incontournable tour en montgolfière… On se dit que « si on doit faire de la montgolfière en Tour du Monde, c’est un des meilleurs endroits où on peut le faire ». On réfléchit, on fait marcher un peu la concurrence… En fait, ça ne sert pas à grand-chose parce qu’il n’y a qu’une compagnie qui organise les tours… Toutes les montgolfières appartiennent à la même boite, en revanche 26 agents font le booking sur les environs… Certaines proposent des discounts de 50% pour les enfants, d’autres que dalle… De toutes les manières, y’a pas à tortiller, si on veut le faire, on devra jouer des coudes, les réservations sont prises d’assaut.

Nous réfléchissons en allant à pied à l’« Open Air Muséum ». Ce sont quelques maisons d’époque où les gens vivaient encore dans les grottes, donc il y a des églises, des maisons, on monte beaucoup. Ce sont des monuments assez anciens mais encore une fois très bien conservés malgré le fait que nous les visitions hyper facilement, on peut tout toucher, tout voir, faire son propre tour, ça nous change des musées habituels.

Sur le retour, Amélie négocie avec Mustafa une grande promenade à cheval, Fred insiste pour qu’Amélie remonte à cheval, donc ce sera une randonnée dans les vallées (La Red, La Rose and La Love Valley) de 6heures avec un guide le lendemain. Le reste de la famille la rejoindra pour le coucher de soleil, à cheval aussi. Même Fred va remonter sur un cheval, lui qui trouve que c’est beaucoup plus facile de conduire une moto, ça va être rigolo ! Les filles sont trop heureuses, « le cheval, c’est trop génial ! ».

Nous décidons de casser un peu notre tirelire pour que chacun profite de l’activité du coin. Nous partons donc négocier (un peu comme des gros radins) le fameux tour en Balloon… On minode, Louison n’a que 6 ans… elle ne verra pas le spectacle parce qu’elle est trop petite… On arrive à attendrir une jeune bookeuse, et bam le discount est à nous ! Bon, ça reste un piège à touriste hyper rentable, 2000 personnes s’envoient en l’air tous les matins…. Le planning prend forme, le lendemain équitation, et surledemain les ballons…

Sur la route, on remarque un camping avec piscine et toboggans… Tout le monde profite donc pour se poser un peu, Amélie retrouve une machine à laver … Chacun son truc !

A 4h du matin, Amélie entend comme un chant de sirène… des souffles, des souffles et encore des souffles. Il fait déjà jour et nous sommes au camping, donc elle s’aventure aisément au dehors de Poupoule pour voir ce qui se passe… Et là, stupeur, des dizaines de 4×4, avec des ventilateurs géants derrière eux qui gonflent ces fameux Balloons. La demoiselle de l’agence nous avait prévenus, 2000 personnes dans le ciel ce matin-là… Autant dire qu’entre 15 et 28 par nacelle, ça en fait du ballon en l’air ! Effectivement, dès qu’on tourne d’un quart de tour, on voit des ballons qui se mettent dans le ciel, et encore des ballons… Le tout éclairé au petit matin par les chalumeaux qui chauffent l’air dans les voiles…
Fred la rejoint, fait demi-tour pour aller réveiller les enfants, et chercher l’appareil photo, le spectacle est hallucinant….

Les enfants se réveillent bien, notamment quand ils comprennent ce qu’ils sont en train de voir… Ils ont des étoiles plein les yeux, vous savez l’émerveillement dont ils font preuve quand « y’a plus de lapin, y’a plus de chapeau », ou alors quand ils déballent leurs cadeaux d’anniversaire… On se dit alors qu’on a fait le bon choix de prévoir l’activité pour le lendemain, ça aiguise leur curiosité, les fait un peu patienter et fait passer à tout le monde la pilule du lever à 4h du matin le lendemain matin !

Le jeudi midi, Amélie quitte la troupe pour sa randonnée cheval. Les autres restent au camping et sympathisent avec une sorte de colo de vacances turque. Les enfants se font des copains, et Fred discute pas mal – en langue des signes avec les grands -. Mais dans une piscine, pas besoin de traducteur quand on un toboggan, ça fait « plouf » dans toutes les langues.

Quand tout le monde se retrouve, on cherche encore le SPOT de la mort pour la nuit. Maintenant que nous savons de où partent les montgolfières, nous essayons de ne pas être dérangés et nous y arrivons. De toutes façons, on se lèvera à 4h du matin, donc la nuit sera courte mais y’a pas de raison, si l’endroit est sympa, c’est mieux. Amélie se remet de ses légères courbatures, ne demande pas son reste et va se coucher, les enfants écrivent les souvenirs et Fred fait encore une fois le reporter de nuit… et ça rend plutôt bien, non ?

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Au réveil, tout le monde au garde à vous, entre peur et excitation. La mongolfière, c’est une première pour nous tous. Hé oui, nous avons attendu 39 et 43 ans pour se lancer… pour les enfants, c’est la fête. Ils se savent chanceux, notamment Louison pour qui on a obtenu une place presque gratuite, prétextant qu’elle ne verrait rien… Et pourtant…

Les grandes ballades finies, que ce soit dans les airs ou sur Terre, nous prenons la route vers la ville souterraine de Kaymakli, en passant par Ushisar. Et là, Ushisar, on ne fait que la contourner, mais on sait déjà qu’on y passera la nuit. Bêtement, nous sommes allés à Gorëme, or Ushisar c’est beaucoup plus beau, typique et le coucher de soleil depuis le château vaudra certainement le détour. Bref, on part vers Kaymakli, une ville souterraine de 12 étages au moins et on en visite que 8. Toutes les pièces se ressemblent donc on ne fait pas trop la différence mais on apprend qu’il y avait des vaches, des salons, des chambres… et que jusque 20000 personnes vivaient là. Les enfants apprécient le cache-cache géant sous terre, Fred un peu moins. Amélie se rappelle de bons souvenirs de spéléo… Les touristes suivent religieusement le chemin, or plein de pièces sont ouvertes au public, mais trop petites pour accueillir des groupes, nous y passons donc de longs moments, et franchement, on se marre bien !

La ville autour n’a aucun intérêt selon nous. Que des marchands attrape-touristes, on file vite… En fait, on a très envie de repartir vers Ushisar, ce que nous faisons. Nous y arrivons en plein milieu d’après-midi, le réveil ayant été très matinal, tout le monde sieste et on part découvrir la ville à l’heure du goûter. Oui, l’heure du goûter… on vit sans réel rythme mais s’il y a bien un repas qu’on ne peut louper, c’est le goûter. Les enfants ont une horloge dans le ventre… On cherche désespérément un glacier… Rien…. On se pose finalement dans un petit bar sans prétention avec vue sur la vallée. Et là, dans le feu, une poterie est en train de cuire… Rappelez-vous le coté épicurien de Fred, il sent que cette poterie recèle un trésor culinaire, donc il pose quelques questions… « Ça cuit 4 heures ? Ah oui ? Eh bien, réservez nous une table pour ce soir vers 20h, on goûtera votre recette typique… ». Reste alors à gravir les marches du château et y admirer le joli point de vue…

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Ce point de vue nous permet de voir quelques chemins que Poupoule pourra arpenter pour que nous trouvions encore un lieu pour la nuit trop sympa. L’heure tourne et nous avons déjà une idée de où nous souhaitons aller… Alors, on prend la route et on se lance dans les chemins de terre. Après 2km, on tombe sur un super point de vue, avec vue sur la Love Valley… Et là, un parc gardé par la Jandarma. Ni une ni deux, comme d’habitude, Amélie part à la rencontre du gendarme et lui demande – un ce qui se passe et – deux si on peut dormir là ce soir.

Ce soir-là, ils attendent 1000 personnes sur le plateau pour un festival d’astronomie… Mais bon sang mais c’est bien sûr, l’Eclipse… C’est décidé, si des centaines de personnes viennent dans ce lieu pour l’éclipse, c’est que c’est un point de vue idéal. On repart en ville pour le dîner « Poterie » qui selon toute la famille est une « tuerie magistrale ». Une fois revenus sur notre lieu de dodo, on se pointe la bouche en cœur au festival… et là, on se faire refouler…. Oui, ce n’est que sur invitation, donc on restera juste derrière les filets…Franchement, on trouve l’accueil naze, on aurait aimé partagé avec eux, mais bon, nous étions indésirables. Qu’importe, on a rapporté une bouteille de vin du resto, on se la dégomme à deux (enfin Amélie mais chut…) tout en regardant les étoiles, et la lune et Mars…

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Au petit matin (4h), encore des souffles derrière nous… nous sommes sur le terrain de départ des montgolfières… Les assistants essayent tant bien que mal de faire en sorte que la voile en gonflant évite Poupoule. Oui, nous sommes au milieu du terrain… et alors ???
Là, cependant, le spectacle est une fois de plus grandiose, elles décollent au-dessus de nous… Louison vient se mucher dans le lit des parents pour voir le spectacle. Même après 3 jours de Cappadoce, on ne s’en lasse pas.

Ce n’est pas tout ça, mais on vient de recevoir l’email comme quoi nos visas sont prêts… on part donc en direction de Trabzon pour aller les récupérer. La journée de dimanche est une journée de transhumance… ce sera notre erreur de la Turquie. Car Trabzon, c’est loin, ce n’est pas terrible. On pensait trouver une Mer Noire accueillante, elle ne l’est pas. On dort sur un terrain de foot abandonné… On pensait visiter le monastère de Sumela, il est fermé mais ce n’est indiqué que sur la porte d’entrée… Aucun guide ne le dit, et Internet non plus… Nous décidons donc d’accélérer le processus des Visas pour les récupérer en une journée contre 3 jours en moyenne. Le consul est sympa, il nous donne des conseils pour le voyage. On profite de la grande ville pour s’habiller aussi pour l’Iran (notamment les filles), et là c’est plutôt un bon moment.

Sur les conseils des habitants de Trabzon, on se retrouve dans la vallée de Ayder pour y trouver du rafting… En vain – car il fait un temps de chien -. On nous conseille chaleureusement Ayder… Idem, nous ne sommes pas conquis. Et puis, on se rend compte que Poupoule souffre en Montagne. Beaucoup trop de dénivelés en si peu de kilomètres, on fait chauffer l’embrayage et les freins. On se pose en altitude pour la nuit… on y verra plus clair demain !
Nous trouvons quand même le paysage hyper beau, des forêts luxuriantes, des cascades qui dévalent les rochers. Nous avons fait 2 heures de marche pour aller en voir une, même après avoir marché sous la pluie, d’un avis commun nous avons trouvé ça trop sympa.

En redescendant de la vallée, on repart en direction de la Georgie, mais on bifurque pour faire une autre vallée hyper réputée pour les activités nautiques… Yusufeli notamment… OK… on y va… mais notre guide date de 2015, et Yusufeli est sur le point d’être englouti par un barrage. La rivière est boueuse, on ne fait que suivre des camions de ciment… Mauvaise idée une fois de plus… Ce que nous gardons de ces 500 km, c’est néanmoins le bonheur de rouler sur des infrastructures qui sont à faire pâlir nos réalisations françaises. Des ponts improbables, des tunnels tout autant… et tout ça intégralement gratuit ! Et les points de vue incroyables, sur les barrages, sur les forêts, sur les sommets qui culminent bien souvent au-delà de 3000 mètres.

Une fois Yusufeli passé, on se dirige vers Erzurum, sans envie particulière et là, hyper bonne surprise… Fred roule seul au petit matin quand tout le monde dort encore, il nous raconte que c’est le plus haut plateau qu’il n’ait jamais vu. Nous sommes à 2000 mètres d’altitude, Poupoule a un peu soufflé pour passer un col à 2300 mètres, mais elle l’a fait. Erzurum donc bonne surprise, une ville de 400000 habitants avec des infrastructures de dinguo, notamment pour le ski. Ce n’est pas pour rien que la ville est candidate pour les JO de 2026. Franchement, de ce qu’on en a vu, elle a ses chances !!! Nous passons à l’Office du Tourisme qui nous raconte le tout et qui nous oriente – à notre demande – dans des vrais bains turcs pour la fin de journée. Les adultes connaissent déjà… On laisse Gaspard raconter

Allez, il ne nous reste que 2 jours avant de passer la frontière pour l’Iran, du moins ce que nous avions décidé tous ensemble. La route est trop sympa… On voit des fermiers qui dorment dans des yourtes pour garder leurs troupeaux, nous entrons au Kurdistan Turc… Un autre monde…

L’avant dernière nuit, on décide d’assouvir notre dernière envie… dormir sur un volcan… Endormi bien sûr mais dormir quand même « dedans ». Ce sera donc le Nemrut Krateri à coté d’Atvan du nom du lac gigantesque à coté. L’expérience est rigolote, on a l’impression de rouler sur la Lune… Certes c’est vert, mais c’est désert.

Nous sommes les seuls courageux à rester au coucher du Soleil, et encore plus seuls pour la nuit. Bilan des courses, une nuit à 2640 mètres, notre première à tous!

En descendant, nous avons le droit de conduire, et sur la route, on fait de bien drôles de rencontre…

Pour y venir, nous étions entrés au Kurdistan turc, et on nous a demandé nos passeports, nous sommes assez étonnés de voir qu’il y a des contrôles dans le pays, mais nous nous y sommes pliés sans difficulté. Après réflexion, on se dit aussi que nous sommes hyper proches de la frontière avec la Syrie, et donc la police veille au grain.

Après un bain dans le lac d’Altan… le dernier en famille avant un bon moment…


Notre dernière nuit turque se déroulera à Dogubeyazit, dernière bourgade avant la frontière iranienne. On profite du lobby d’un l’hôtel pour mettre à jour le blog, vous donner des nouvelles… et aussi pour vous remercier chaleureusement de vos commentaires et de vos encouragements ; de fait les enfants comprennent que leur histoire raconte une histoire et que laisser trace cultive le souvenir. Vos commentaires sont tous lus et plus qu’appréciés!

Allez, on s’en va… On vous laisse ici… On vous retrouve en Iran, là juste derrière l’arc-en ciel… Si si……

Turquie 4 WT 56

On vous dit quand même pourquoi on vous conseille la Turquie :

  • Parce que nous y avons été accueillis d’une manière étonnante, parce que nous avons eu l’occasion de partager la vie des turcs. Ils ouvrent leur porte au voyageur, ce que nous avons certainement oublié avec le temps.
  • Parce qu’on y mange bien, et pas cher.
  • Parce qu’il y a plein de Turquie… Et que toutes sont belles à voir.
  • Parce que si tu veux être collectionneur de vieilles bagnoles, tu trouveras ton bonheur en Renault 11 (même la série limitée Broadway) & 12… Ainsi qu’en Talbot…
  • Les plus beaux temples grecs sont ici…
  • Les fruits et légumes de bord de route sont à des prix défiants toute concurrence et avec des saveurs que nous avions oublié …
  • Ils ont le sens de la famille.
  • Ils sont curieux avec beaucoup d’humour !
  • Les routes, si tu aimes les kilomètres, tu vas être servi !
  • Leur sens du service…
  • Leur façon d’annoncer un barrage de police ou un radar…

En revanche, on a moins aimé…

  • Leur gestion de l’écologie : les poubelles sauvages permanentes au bord de route, dans les champs, sur les trottoirs
  • Les villes délabrées dans le centre et hyper modernes aux alentours.
  • Le tourisme à outrance de la Cappadoce même si inévitablement, nous avons été pris au jeu.
  • Leur façon de conduire, les clignotants sont inexistants, ou du moins ils n’ont pas le comodo qui fonctionne correctement.
  • Leur capacité à croire qu’un 3,5 T est capable de monter une côte à 10% sans avoir mal & leur capacité à croire que pour descendre la dite côte, rien ne sert de freiner!

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