La Colombie, ultime étape Sud Américaine

Ha la Colombie, ultime étape avec Poupoule… C’est à Carthagène des Indes que Poupoule prendra son cargo pour revenir en France, à date, nous avons 3 bonnes grosses semaines devant nous pour y parvenir.

Nous avons échangé avec des voyageurs en Equateur qui nous annoncent beaucoup de travaux sur les routes, et une moyenne de 45 à 60 km/h pour parcourir le pays, nous ne devons pas tarder pour parcourir nos 1800 kilomètres. Afin de rejoindre Carthagène, il faut faire un choix… Y aller par Bogota et ainsi profiter de la Capitale, des déserts et des activités en eaux-vives, ou y aller par Medellin en sillonant la région du café, celle des fleurs et des colibris. N’ayant peu ou pas vu ces éléments dans nos précédentes étapes, c’est le choix que nous faisons.

Après le passage de frontière qui nous a un peu remués, nous prenons la route de Ipiales où nous retrouvons nos compagnons de route « The Vegetarian Travel » : Alejandro, Caroline, Luca et Nico. Avec eux, nous décidons de faire notre première visite, à coté d’Ipiales, dans le sanctuaire de Las Lajas. 

D’abord, un petit déjeuner dans Poupoule, histoire d’en avoir un peu dans la ventre, il paraît qu’il va y avoir des marches à descendre… et à monter.

1 Colombie Las Lajas

Depuis la route, la vue est époustouflante, une fois en bas, c’est encore plus incroyable. Ce site est très étonnant, c’est un sanctuaire construit à cheval sur les deux flancs du canyon de Rio Guaitara, c’est aujourd’hui l’un des plus importants lieux de pèlerinage d’Amérique du Sud. Le sanctuaire a été construit au début du XXème siècle, sur le lieu où une petite fille muette aurait retrouvé la parole suite à une apparition divine. Juste à coté du sanctuaire, une jolie cascade pour se rafraîchir… L’entrée en matière de la Colombie se passe bien!

 

Pour la suite, nous prendrons la direction de Popayan, pour joindre ensuite le village de Silvia et son marché. Silvia se situe à 2500 mètres d’altitude, et le jour du marché, les indigènes Guambiano viennent de toute la vallée, en costume traditionnel. Sur la place du village, il y a même un spectacle que nous suivons assidûment avant de rejoindre les halles du marché.

 

Dans les halles, il y a de tout, patates, fruits, patates, légumes, patates, habits traditionnels, patates, objets de cuisine, patates, viandes, et surtout …des patates ! Nous ne nous attardons pas trop aux stands « boucherie », bizarrement, nous ne sommes pas tentés par les étals, est ce à cause de ce que nous voyons, ou simplement parce que nous voyageons avec nos copains végétariens… Ça ne nous manque pas présentement.

 

Nous trouverons aussi sur place quelques plantes médicinales… Nous nous demandions comment nous allions aborder la réputation sulfureuse de la Colombie avec les enfants, le marché nous en donne l’occasion.

 

C’est en quittant le marché que nous découvrons nos premiers bus typiques colombiens, extrêmement colorés, à l’image des étals que nous venons de parcourir. La Colombie s’annonce haute en couleurs!

 

Depuis le passage de frontière, c’est quand même assez dense, notamment car les routes sont sinueuses et en mauvais état. Nous restons deux nuits dans la région de Silvia, dans un camping tenu par des franco-marocains. Nous pouvons faire l’arrêt logistique avec les lessives, de l’école, mettre à jour nos aventures précédentes et laisser les enfants jouer sur les hectares du terrain… un bon moment de repos pour tous. Nous en profitons aussi pour faire le point sur le départ de Poupoule, nous validons un devis pour qu’elle parte le 20 juin de Carthagène, cela nous laisse 20 jours pour faire la route et passer les contrôles, nous sommes « large »!

Nous quittons nos amis en fin de semaine, nous ne souhaitons pas nous arrêter à Cali qui ne présente pour nous aucun intérêt et faisons route pour passer le week-end dans la région de Salento. Au programme, randonnées pédestres et équestres, visite de fincas. Cette région est particulièrement attrayante, beaucoup de végétation, du frais, des chevaux et des gringos, nous sommes sous le charme.

 

Le week-end terminé, nous reprenons la route en direction de Manizales. La Colombie est le paradis des oiseaux. A l’échelle de la planète, le pays compte la plus grande variété d’espèces qui, pour un très grand nombre sont endémiques. On compte plus de 1800 espèces. Nous, ceux qui nous intéressent, ce sont les colibris! A quelques kilomètres de Manizales, nous partons visiter le Recinto del Pensamiento, une réserve naturelle située dans la forêt des nuages. Les découvertes sont nombreuses, nous sommes à quelques mètres des colibris et restons hypnotisés par leurs battements d’ailes.

 

Le jardin accueille 26 espèces sur les 192 répertoriées dans le Monde. Nous sommes à 2000 mètres, altitude idéale pour ces oiseaux qui endurent jusque 4000 mètres d’altitude. Ce sont les oiseaux les plus rapides au monde, ils volent de 80 à 100 km/h et peuvent faire battre leurs ailes 200 fois par seconde! C’est en outre le seul volatile capable de reculer, de faire demi tour et de rester statique avec son battement d’ailes en 8. Nous les trouvons auprès des fontaines, ils se nourrissent de fleurs mais apprécient aussi l’eau sucrée.

Nous continuons la visite par le mariposario, la serre aux papillons. 35 espèces cohabitent dans la serre. Les espèces vivent entre 3 jours et 6 mois. Nous sommes subjugués par les sortes que nous voyons, par leur taille. Notre guide nous explique l’évolution de la larve à l’age adulte, nous sommes tous très à l’écoute.

 

Puis, nous continuons vers le jardin des bonzaïs, Fred et Louison prennent la pose devant le modèle ‘grandeur nature’ et le modèle réduit. C’est bluffant! Nous finirons la visite par une promenade dans le jardin des orchidées.

 

Nous resterions volontiers dans le coin, la route est cependant encore longue. Nous avançons vers notre prochaine étape: Medellin.

Nous n’y arriverons pas toute de suite car Poupoule nous fait encore des siennes… Elle râle… Elle râle tellement que nous ne pouvons pas conduire sans entendre un méchant bruit sous les roues. Elle choisit vraiment son moment! Pour une fois que nous sommes sur une route toute neuve, fraîchement bitumée, nous ne pouvons avancer qu’à quelques kilomètres heure et sommes contraints de nous arrêter. Nous craignons de casser quelque chose et si près du retour, cela ne nous fait pas marrer du tout. Nous nous arrêtons au bord de la route, et il ne faut pas plus de 10 minutes au « ranger de l’autoroute » pour nous rejoindre et nous proposer son aide. Nous sommes dans un premier temps méfiant, tellement nous trouvons son passage un peu trop providentiel, mais en fait, il est bien ranger et nous conseille sur le prochain arrêt où nous pouvons être en sécurité. Il nous escorte même, bien gentil le monsieur. Nous nous arrêtons dans une station essence, et il nous dit : soit vous attendez le dépanneur de l’autoroute qui remorquera gratuitement votre véhicule, soit vous demandez au garagiste ici présent de regarder. Le garage ne parait pas top, top, mais nous demandons quand même. Il s’avère que nous avons le caoutchouc du cardan qui est cassé et c’est pour cela que ça frotte. Le garagiste nous propose pour l’équivalent de 10€ une réparation de fortune que nous acceptons volontiers. Avec de vieux pneus, il nous modèle le fameux caoutchouc manquant, ajoute 143 litres d’huile et nous voilà repartis. Selon lui, nous allons jusque Medellin à 150 km de là, mais pas plus loin… A suivre

Nous avançons donc vers Medellin, assez prudemment, avouons le. Pour la mécanique bien sûr, mais aussi, sans se l’avouer parce que la ville a une sacrée réputation. Medellin, la sulfureuse, l’inquiétante. Cette ville tristement connue par les histoires de trafic du temps de Pablo Escobar. Des trafics d’armes, du trafic de drogue. De sombres heures pour cette mégalopole qui n’a même pas un siècle.

Nous ne passons que deux jours à Medellin, la ville, définitivement, ce n’est pas pour nous, trop de monde, trop de bruit, trop de klaxons… Nous le savions déjà, mais ces deux jours nous le confirment. Notre premier arrêt est pour le garage Ford, histoire de vérifier avec eux que la réparation de fortune tiendra la route. Pas de doutes pour eux, ça tiendra jusque Carthagène, nous pouvons donc aller visiter la ville. Dans un premier temps, nous sommes extrêmement déçus. Nous avions l’habitude d’avoir les grandes villes d’Amérique du Sud bien structurées avec une jolie « Plazza de Armas » et une jolie cathédrale. Bon, pour Medellin, on oublie. Le centre ville historique est rikiki, il se situe à coté du musée Botero, non loin de la place où trônent ses statues. Le quartier est inhospitalier, les ruelles avoisinantes sont parsemées de bars à hôtesses et de casinos, ce n’est pas pour nous, et encore moins pour les enfants.


Nous pensons même quitter la ville au bout d’une nuitée, mais nous souhaitons visiter la Comuna 13, et la visite guidée ne peut avoir lieu que le lendemain. Nous restons donc une nuit supplémentaire, nuit extrêmement agitée car fanfares et danseurs viennent squatter notre parking pour répéter leurs spectacles, on prend le tout avec le sourire quand bien même nous rêvons de boules Quiès.

Pour la visite de la Comuna 13, nous prenons rendez-vous avec l’agence Tika Travel, qui travaille en collaboration avec la Casa Kolacho, un collectif d’artistes Hip-Hop qui œuvre au changement dans le quartier. Ce sera un « graffiti Tour », visite guidée sur le thème du street art qui raconte les années sombres et comment le quartier s’en est relevé. Visite ludique & historique, on adhère!

 

Nous quittons tranquillement Medellin le lendemain, non sans avoir eu une nouvelle soirée « majorettes & fanfare », nous osons même aller faire quelques pas de danse avec eux.

En quittant Medellin, nous prenons la route de Guatapé, petit havre de paix à deux heures de route. Guatapé, c’est une curiosité géologique, un énorme piton rocheux, que l’on peut gravir au milieu de dizaines de lagunes aux eaux turquoises. Le soleil est avec nous, la vue est superbe.

 

Nous avons pris contact avec une famille d’ex-tourdumondiste qui a fini son voyage il y a 3 ans et qui a décidé de s’installer ici. C’est encore une chouette soirée de partage, les enfants ont un nouveau copain, et nous prenons auprès de Valérie et de son mari de bons conseils pour la suite. C’est en outre aussi très intéressant de partager avec ceux qui vivent ici, la Colombie a de nombreux atouts pour les expatriés, nous apprendrons aussi l’envers du décor. Notre désir à nous n’a pas été de trouver un lieu pour s’installer à l’étranger, mais nous comprenons aisément après avoir sillonné la ville pourquoi Guatapé est devenu leur port d’attache pour quelque temps.

 

La ville est extrêmement colorée, il y a de nombreux espaces gratuits pour faire du sport, les habitants sont très chaleureux. Le cadre est posé, et il est réellement attrayant. Nous prévoyons d’y rester le week-end.

Entre temps, nous apprenons que le bateau qui doit emporter Poupoule est encore décalé et nous commençons à nous perdre en conjonctures pour la suite du programme. La date de sortie de Poupoule conditionne le retour anticipé de Fred, oui, oui, il va rentrer en France pour raisons professionnelles, et conditionne aussi la sortie du pays pour les 4 autres. Nous ne pouvons pas quitter la Colombie avant Poupoule, à cause des contrôles narcotiques.

Nous prenons des nouvelles auprès de nos amis « The Vegetarian Travel » qui nous annoncent avoir un cargo pour le 15 juin, le délai est court, mais nous mettons tout en oeuvre pour partager le même cargo qu’eux. Guatapé, nous ne resterons pas plus longtemps, Carthagène nous attend, nous n’avons que 3 jours pour l’atteindre afin d’avoir le temps de faire les formalités d’export à temps. C’est le week-end de la Pentecôte, dans un fervent pays catholique, nous devons nous dépêcher pour ne pas rater le coche avec un jour férié.

Nous faisons deux jours de route – non stop – avec 10 à 12 heures de conduite dans la journée, nous sommes clairement éreintés. Les enfants sont mignons, ils ne râlent pas trop et acceptent ces moments moins faciles avec beaucoup de philosophie. Nous retrouvons nos copains sur la route, le fait de les revoir les aide aussi à mieux comprendre pourquoi nous devons nous presser un peu.

Nous arrivons le lundi de Pentecôte à Carthagène, nous pensons trouver porte close partout, mais notre transitaire belge nous annonce que son agent colombien travaille bien ce jour là. Ni une, ni deux, nous fonçons à l’agence pour réserver le transit de Poupoule… et là surprise, le bateau ne part plus le 15 juin, mais le 13, ce qui veut dire que nous n’avons qu’une soirée pour préparer Poupoule au shipping, faire nos sacs et lui dire au revoir pour quelques semaines.

Une fois la paperasse faite, nous allons rejoindre nos amis sur la plage, au milieu d’autres voyageurs fraîchement arrivés ou comme nous sur le départ. C’est la première fois qu’en rencontrant d’autres familles, nous ne prenons pas le temps de la découverte et du partage, tout le monde est dans un rush incroyable.

188 - Colombie Carthagena

Finalement, nous sommes efficaces, Poupoule est prête, nous avons trouvé un hôtel avec piscine à quelques pas de là, nous pourrons être posés et visiter Carthagène sereinement. Carthagène est une très grande ville, plus d’un million d’habitants. Elle est bordée par la mer des Caraïbes et a des origines très marquées. Cette ville fondée au XVIème siècle fut pendant 300 ans le bastion du Royaume d’Espagne en Amérique du Sud; ce qui lui confère des monuments « coloniaux », ceux qui nous ont manqué jusque là en Colombie. Grand port de commerce depuis son origine, elle a été le théâtre des arrivées massives d’esclaves sur le continent, mais aussi le point de départ des trésors d’or des Incas. La vieille ville est intégralement fortifiée, le centre historique est enclavé entre de grands murs, c’est aussi pour cela qu’il y fait si chaud. Nous sommes heureux de pouvoir nous mettre à l’abri dans les églises et vieux forts de la ville.

 

Le séjour touche vraiment à sa fin, Fred est appelé au port pour les dernières inspections, narcotiques notamment. Le chien de garde fait bien le tour, rien à déclarer, nous pouvons nous préparer à quitter sereinement la ville, Poupoule embarque demain.

 

Amélie et les enfants ont dit « au revoir » non sans émotion à Poupoule la veille, c’est à Fred désormais de faire la dernière photo, celle de « la boucle est bouclée »… Tous les pays sont inscrits, les messages de soutien sont encore – pour la plupart – bien présents, ils nous auront vraiment porté sur la route. Merci à tous ceux qui y ont contribué.

 

Les nouvelles du lendemain sont bonnes, le chargement s’est fait sans encombre, Poupoule est bien en route… Nous voilà allégés.

Il nous reste 5 jours à passer en Colombie tous ensemble avant le retour de Fred en France et le départ du reste de la famille au Costa Rica. Nous décidons de nous accorder quelques jours de vacances, oui, des vacances, cette période où nous n’avons rien à penser, rien à faire… Nous partons les derniers jours sur l’île de Mucura, pour se préparer à se quitter quelques semaines.

On commence par un départ en bateau, pour deux heures de route, puis nous arrivons sur notre paradis… Une plage de sable blanc, nous sommes peu dans l’hôtel, c’est super chouette.

 

Les activités de la journée se résument à faire du paddle, nourrir les poissons, lire, se reposer, regarder au loin, profiter… Que ça nous fait du bien! Du farniente…

Les enfants comprennent bien le concept de l’Happy Hour et commandent des cocktails pour nous, avec une attention spéciale pour le jour de la fête des pères. Fred est un papa bien gâté et bien entouré!

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Les jours passent vite, si vite, trop vite, il est déjà temps de quitter le Paradis pour de nouvelles aventures séparées : le boulot, la France pour Fred… Le Costa Rica, de la visite et encore un peu de voyage pour Amélie, mais en « maman solo ». Le dernier soir, quelques larmes, nous n’avons jamais été séparés aussi longtemps, après 12 mois pleins à 5, à savoir qu’on peut compter sur l’autre pour tout, c’est une nouvelle expérience pour nous…

Le retour d’Amélie et des enfants est prévu dans 5 semaines, les retrouvailles entre Poupoule et Fred, le 13 juillet, et la réunification de la famille 10 jours plus tard…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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