Après un vol de nuit, nous voilà enfin dans le pays de Gandhi…. On atterrît à Mumbai, l’énorme mégalopole à l’Ouest. 20 millions d’habitants, quand même…
Les pieds enfin posés sur le sol indien, commencent les réjouissances administratives, le Visa entre autres. Cela nous prend un peu plus de temps que prévu, nous avons volé de 3h à 6 h du mat’, les enfants sont plus que claqués, et ils s’endorment à même le sol. On doit malheureusement les réveiller pour faire les photos d’entrée du pays… Avec la fatigue, la chaleur, l’appréhension du nouveau pays, on se dit que ça va être encore une bonne journée.
Pour une fois, nous avons été un peu prévoyants, nous avons réservé un hôtel dans le (très) centre ville, et ce pour 3 nuits. Il nous reste donc à trouver un chauffeur de taxi pour nous emmener là-bas. Pour faire des économies – de bouts de chandelle, avouons le -, on prend un taxi prépayé, sans climatisation… Et avec un chauffeur, comment dire, passionné par son métier et avide de nous faire découvrir Mumbai… Nooon, on déconne, le mec s’endort au volant toutes les dix secondes, il évite tant bien que mal les veaux, vaches, cochons, couvées sur la route (Merci Perrette) ; nous sommes 4 à l’arrière d’une Twingo et nos bagages sont juste posés sur le toit. En une grosse heure de route, on traverse quelques Slums (Bidonvilles). Les enfants sont encore un peu dans le dodo, mais les odeurs de la rue les réveillent très vite. On a quitté il y a moins de 7 heures une ville à la propreté chirurgicale… On souhaitait se mettre vite dans l’ambiance, Dubaï / Mumbaï, le plus gros écart du voyage, ayé, c’est fait !
Nous nous faisons déposer à l’hôtel, les enfants sont morts de rire, la douche et les toilettes, c’est la même canalisation, la même évacuation. Ne cherchez pas le rideau de douche, il est inexistant. Et il faut viser juste en se douchant pour éviter de tremper la cuvette des toilettes et le papier toilette qui va avec. Cela nous rappelle notre premier camping car! Ce sont souvent de grands sauts pour se nettoyer à grandes eaux. On se rafraîchit tous, on est bien, prêts à affronter la ville !
Comme nos dates pour l’Inde étaient incertaines jusqu’au bout, nous n’avons pas vraiment de programme, ne souhaitant pas susciter des déceptions chez les enfants. Nous n’avons qu’une chose IMPORTANTE à faire à Mumbai, aller à la gare pour nos billets de train pour Varanasi. La procédure en ligne depuis Dubaï était un cauchemar, avec des déconnexions permanentes, on se dit qu’aller à la gare à l’ancienne et commander directement au guichet nous évitera des arrachages de cheveux devant notre écran.
Première étape donc, la Gare Centrale, enfin une des gares centrales, parce qu’il y en a plusieurs tellement la ville est étendue. On se pointe donc au guichet « Touriste », et on nous informe qu’il faudra venir la veille du départ souhaité car là, les trains sont pleins… A moins que nous ne voyageons en Sleepers simple, ce que nous refusons… Pour les catégories de train, on y revient plus tard…
On a les images en tête de « Slumdog Millionnaire » et de « Lion », on imagine des gares incroyables, des quais qui changent en permanence avec des Indiens qui courent partout entre les voies… en fait, une Gare du Nord ou St Lazare aux heures de pointe, et vous y êtes ! Le réseau ferroviaire indien est un des plus développé du monde, avec 63000 km de ligne !
Rassurés de l’organisation ferroviaire, nous déambulons et Bale vient à notre rencontre. Bale est chauffeur de taxi, il porte un turban sur la tête, a une bonne tête, un beau sourire, nous nous laissons porter… Indéniablement grâce à la lecture des premiers chapitres de « Shantaram » … On se dit que Bale sera notre première rencontre indienne, on le sent bien.
Il nous propose un tour dans Mumbai en Taxi / TukTuk, une après midi à se laisser porter dans la ville. Il nous dégotte dans un premier temps l’agence de voyage qui nous trouve nos billets de train… puis nous emmène sur la plage de Mumbai, le long des terrains de Cricket, sur la colline de Malabar où on trouve l’immeuble maison de l’homme le plus riche d’Inde (27 étages, 37 000 m2 pour lui et ses deux enfants – démago ???), nous sommes bien loin des bidonvilles !
Bale nous conduit ensuite à la maison de Gandhi, lieu très intéressant pour nous et pour les enfants ; puis dans un temple de Jain.
En nous ramenant à l’hôtel en fin de journée, il nous explique pourquoi nous voyons un peu partout des temples temporaires installés dans les rues, c’est pour le Festival de Ganesh. Nous sommes hyper contents, nous n’avions pas de programme, demain, nous arpenterons la ville à la recherche des temples les plus beaux, les plus typiques et forcément les plus rigolos.
Oui, parce que Ganesh, c’est un dieu rigolo à regarder, c’est le fils de Shiva, et comme il a obéi à sa mère et désobéi à son père, celui-ci lui a coupé la tête et lui a mis à la place une tête d’éléphant…. Pour autant qu’il ait une histoire de vie un peu compliquée, c’est le dieu de la sagesse et de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence. Il est très très vénéré dans cette partie de l’Inde. Le Ganesh festival durera dix jours et il commence demain… Voilà un fil rouge intéressant pour les enfants, d’autant plus que chaque rue, chaque quartier, organise son propre temple, ses propres offrandes. Cela paraît fait de bric et de broc mais on sent une solidarité incroyable entre les habitants pour que le temple soit à la hauteur.
Le deuxième jour, après une nuit de 14 heures pour tout le monde, on commence à déambuler en ville, sans but précis. Comme c’est le premier jour du festival, c’est férié et nous avons la rue rien que pour nous. C’est hyper calme et cela nous fait du bien.
On se dirige à pied vers la Porte de l’Inde, une arche monumentale en basalte construite en 1911 pour la visite de Georges V. L’Inde à cette époque était sous protectorat anglais, bon nombre d’immeubles historiques ont d’ailleurs un style architectural très très britannique.
Une fois arrivés près de l’arche, nous sommes pris d’assaut par les Indiens et leur frénésie de selfies. On nous donne des enfants à porter, on nous met en scène, le cousin arrive, la sœur de la grande tante aussi, la voisine… Bref, en un rien de temps, on se retrouve au milieu d’une vingtaine d’Indiens. Heureusement que nous sommes passés en Iran avant, nous sommes habitués mais la frénésie selfie indienne prendra des proportions incroyables et insoupçonnées au fil des jours.
L’après midi, on déambule encore, de temple en temple, on nous explique la signification des offrandes, du point rouge au milieu des sourcils… C’est très intéressant pour tout le monde.
Puis nous finissons par tomber sur une partie de Cricket de rue. On nous place pour éviter de nous prendre une balle… et Fred se voit proposer de frapper quelques balles. Les mecs sont à fond, le Cricket est le sport national en Inde, ils ne sont pas mauvais les bougres.
Première frappe de Fred parfaite, pour sa seconde frappe, Fred a certainement voulu les impressionner un peu plus, raté ! balle logée… A ce moment là, on ne comprend toujours rien en Hindi, mais on se doute que les commentaires doivent être du style « Qui c’est le con qui lui a donné la batte, un Français, ça sait jouer au foot avec ses pieds, pas au cricket avec ses mains !! ».
Le soir, on se love en famille pour regarder des reportages sur l’Inde du Nord – Echappées Belles et Des Trains par comme les Autres – pour se préparer et préparer les enfants pour notre voyage en train dans deux jours, mais aussi pour dédramatiser un peu Varanasi qui sera une étape qui a éprouvé beaucoup de voyageurs. On prend le temps d’expliquer, de répondre à leurs questions, de s’en poser soi même.
Le lendemain, nous reprenons notre découverte de la Ville avec trois étapes : voir les Dabbawallah, les Dhobiwallah, et l’Ile d’Eléphanta en baie de Mumbai.
En regardant des reportages la veille, Amélie s’est intéressée aux métiers de rue en Inde, et parmi les cireurs de chaussures, les peseurs, les barbiers, les coiffeurs, il y a aussi les nettoyeurs d’oreilles. Et bam, alors qu’Amélie raconte à tout le monde ce qu’elle a vu, v’la ti pas qu’on tombe sur un nettoyeur d’oreilles en pleine rue. Allons-y, puisque nous y sommes, vivons l’expérience jusqu’au bout. Il lui aura fallu dix bonnes minutes pour tout nettoyer, peut être qu’ainsi Amélie parlera moins fort si elle entend mieux…
Ce spectacle intrigue les passants, les Indiens eux même. L’un deux se rapproche de nous et nous demande ce que nous faisons de la journée, nous lui expliquons nous diriger vers la gare de Church Gate pour voir les fameux Dabbawallah. Nous approchons effectivement de l’heure de pointe, et nous ne sommes pas déçus. Pour une histoire de Dabbawallah, on vous conseille vivement « The Lunch Box », comédie romantique indienne.
Notre Indien nous explique tout du ballet des Dabbawallah, nous place au bon endroit en gare et au bord de la route pour ne rien manquer du spectacle. C’est effectivement très impressionnant. Rendons leur hommage, les meilleures universités de mathématiques et statistiques cherchent toujours à comprendre comment il n’y a jamais d’erreur. L’organisation est sans faille depuis plus d’un siècle et quelques 170 000 repas passent par leurs mains au quotidien. De quoi faire pâlir des UberEats !
Notre guide improvisé nous emmène ensuite en train – toutes portes ouvertes – pour voir les Dhobiwallahs, ce sont les teinturiers de Mumbai. Un quartier est dédié à cela, les hommes majoritairement lavent à la main des tonnes de vêtements par jour, les étendent ensuite par couleur et les rendent dans un délai de 48h à leur propriétaire. Bon nombre d’hôtels font encore appel à eux, avec des codes sur les draps et linges pour retrouver facilement le chemin de la maison. Quand on voit la propreté de la Ville (ironie), et qu’on note la blancheur des draps lavés à même le sol, on se dit quand même qu’ils font du super boulot.
Ils étaient encore 2000 il y a quelques années, ils ne sont plus que 500. L’avènement des machines à laver dans les foyers ayant fait son œuvre, et la pression immobilière aussi car ils travaillent en plein cœur de Mumbai, et le mètre carré comme dans toute métropole vaut de plus en plus cher. La municipalité a refusé de les protéger, certainement car elle a plus à gagner en taxes immobilières qu’en préservation du patrimoine immatériel… C’est bien dommage.
Retour en centre ville et départ en bateau vers l’Ile d’Elephanta. L’embarcadère jouxte la Porte de l’Inde – Re séance selfies -. Une heure en baie de Mumbai avant d’atteindre l’ile. Nous y accostons en début d’après midi et sommes de suite saisis par les ravages de la pollution. Certes les singes balancent tout ce qu’ils arrivent à attraper, mais si les habitants, et les touristes ne faisaient pas aussi peu attention, nous n’en serions pas là. Une rapide pause déjeuner et nous gravissons les escaliers pour visiter les temples creusés à même la roche, ceux ci sont dédiés à Shiva. Il y a cinq temples, mais un seul est vraiment impressionnant. Amélie la blonde comprend alors pourquoi une entreprise de ménage s’appelle Shiva en France… Ben oui, Shiva, elle a trois têtes et quatre bras, donc elle est super efficace… C’était l’instant éclair de génie, suivi de près par l’instant « elle m’fatigue Pouillot » de Fred… (Le Bonheur est dans le pré, NDLR).
En redescendant, on se fait couper la route par des singes, un peu nerveux… on ne fait pas les malins. Les locaux rigolent un peu de nos réactions, nous ne faisons vraiment pas les fiers, notamment les enfants.
En rentrant, on passe voir le café Leopold, rendu célèbre par Shantaram également. L’occasion pour tout le monde de prendre un gouter aux saveurs européennes… Le sucré en Inde, ce n’est pas trop le pied, donc là, un cheese cake et une tarte aux pommes, nous voilà repartis d’un bon pied.
Le dernier soir, on refait nos sacs, on prépare la journée du lendemain, à savoir aller à la gare centrale, mais l’autre, celle à 45 minutes de taxi… pour prendre notre train pour Varanasi.
Beaucoup de voyageurs décrivent les retards de train au départ, le notre sera à l’heure, voilà déjà un bon point. Comme nous allons y passer 30 heures, autant ne pas prendre de retard au départ.
Le train pour Varanasi, c’était l’idée d’Amélie, parce que selon elle, le train en Inde, c’est INCONTOURNABLE et c’est la vraie Inde. Soit, on y va !
Nous avons pris des billets 2ndeClasse Sleeper avec climatisation. En gros, c’est trois banquettes superposées de chaque coté du compartiment. On commence vite à occuper l’espace, forcément à 5. En face de nous dans le couloir, une famille de quatre, deux adultes et deux enfants. Ils n’ont que deux banquettes et vont plus loin que nous, ils sont bien courageux, du moins beaucoup plus que nous qui avons pris un lit par tête… dormir à deux dans 60 cm de large, on ne le sentait pas trop. On ne sentait pas non plus les Sleepers simples, et encore moins les billets de 3èmeclasse. A deux, why not mais 30 heures, cela nous paraissait un peu trop pour les enfants.
Quelques minutes avant le départ, quatre Indiens débarquent, montrent nos couchettes et nous assurent que ce sont les leurs… Amélie prend sur elle pour ne pas râler. En fait, depuis le début, elle a un doute sur les billets. Les hommes essayent de nous expliquer que nous avons été surclassés, que nos places sont dans un autre wagon…. Que nenni, les enfants ont sorti leurs doudous, on a le ticket, on se met en mode « j’y suis, j’y reste ». On explique alors aux enfants qu’il va y avoir classe dans le train, lecture et que la télévision va être allumée tout le trajet. Ils sont hyper contents jusqu’à ce qu’on leur explique que la télévision, c’est la fenêtre du compartiment.

Après deux arrêts, et après avoir vu un semblant de contrôleur, Amélie creuse un peu l’histoire des billets… Elle retrouve les quatre Indiens qu’elle a délogés en classe supérieure. Ils ont l’impression d’avoir été pris sur le fait. Le contrôleur m’explique qu’effectivement nous avons été surclassés, mais que nous n’avons pas reçu le SMS… Les places sont nettement plus confortables, des banquettes de deux, avec un rideau pour plus d’intimité… on ne va pas attendre longtemps pour faire le switch … en présentant bien entendu de plates excuses à ceux que nous avons délogés / relogés. Les places sont vraiment plus sympas, c’est plus calme, mais pour l’Inde authentique en train, on repassera… C’est très impersonnel et nos voisins de compartiment sont peu enclins à la papote.
Heureusement que les grooms du train sont là, on rigole pas mal avec eux. On découvre le dodelinement de tête caractéristique indien. En fait, on pose des questions et ils nous répondent par ce dodelinement. Du coup, on ne sait pas si c’est oui ou c’est non.
Pour se sustenter dans le train, deux solutions : soit tu cuisines dans le train… Si si, il y en a qui voyagent avec casserole et réchaud, soit tu commandes aux grooms et à la station suivante ton plat est livré. Le système de catering dans le train est d’une efficacité hors pair. Reste juste à réussir à expliquer ce qu’on aimerait pour le gouter et le petit déjeuner, et là, souvent c’est le drame. Le curry au réveil, on ne s’y fait pas encore. Les épices non plus. Plus on dit « no spicy at all », plus on se retrouve avec des plats qui arrachent grave. Et quand c’est épicé, ça active un peu beaucoup le transit, et dans le train, comment dire… c’est pas la panacée d’aller aux toilettes. Cependant, à chaque arrêt majeur, toutes les commodités sont nettoyées et remises en état, encore un bon point pour les chemins de fer indiens !
Dans notre coin confortable, on réussit à faire école, jeux de sociétés, sieste. Et aussi à beaucoup regarder le paysage, qui oscille entre majesté et désastre. On nous avait pourtant prévenus, mais impossible de rester impassible devant tant de désolation, notamment écologique.
Nous arriverons à Varanasi en pleine nuit, notre voyage aura duré 33 heures au total. Le débarquement à Varanasi est étonnant, on descend au milieu des voies, dans un noir total. Les enfants sont crevés, ont hâte comme nous de se poser dans l’hôtel que nous avons réservé. Sur le quai, attendant des trains en partance, on voit une vingtaine de personnes dormir à même le sol, une femme avec un bébé nu de quelques jours seulement nous mettra là encore dans l’ambiance. Nous expliquons aux enfants que comme Varanasi est une ville sainte, beaucoup de crémations ont lieu ici, et des familles entières se déplacent pour enterrer leurs proches. C’est une façon jolie de présenter ces familles entières attendant un train, mais in fine les habitants nous expliqueront que nous avons raison. Ce ne sont pas des sans abris, ce sont des voyageurs en transit.
Quand nous annonçons l’adresse de notre hôtel au tuktuk, il nous explique que ça va être compliqué de nous y conduire, car la ville connue une crue importante du Gange et les Ghats (les quais) sont impraticables. On devra alors faire une partie du trajet en tuktuk (35 mn quand même) et une partie à pied. Chacun porte son sac, et nous voilà déambulant en pleine nuit dans des ruelles au milieu des vaches et des scooters pour trouver notre chemin. Nous devrons même passer en équilibre sur une marche entre deux hôtels pour rejoindre le notre. Les enfants sont cools, tout le monde aurait de quoi avoir les nerfs qui lâchent, mais non, tout le monde tient bon. Après tout, c’est l’Aventure comme on l’avait quelque part souhaité.
Après une bonne nuit de sommeil, on commence à revoir nos plans de visite de la ville. En effet, avec la crue, nous sommes tenus de passer d’un ghat à l’autre en passant par les petites ruelles. D’un coup, on entend des chants assez rythmés, un peu comme des incantations et là, bam, face à nous, quatre porteurs, avec une personne décédée embaumée sur le brancard. Ils l’emmènent à un des burning ghats. Voilà, pareil, ça c’est fait.
Nous le disions précédemment, mais nous nous sommes préparés à Varanasi. Certains diront que nous sommes fous d’y avoir emmené nos enfants, que l’Inde peut être visitée sans cette étape qui peut être éprouvante. Nous ne sommes pas de cet avis. Premièrement parce que la mort fait partie de la vie, et que pour avoir perdu des êtres très chers, nous y avons déjà été confrontés. Ensuite, on voit déambuler en ville des vieillards, des enfants, la question ne se pose pas pour les petits indiens de cotoyer cela au quotidien. Et enfin, c’est une ville sainte, avec une histoire, une ame. Si Varanasi est une étape quasi obligée pour les hindouistes, c’est aussi comprendre leur culture de sentir ce qu’il s’y passe. Reprocherions-nous aux touristes de venir à Lourdes ? Nous ne le pensons pas. Varanasi, c’est le graal pour les Hindouistes, leur foi est telle que nous ne pouvons qu’admirer le rapport qu’ils ont avec elle, avec la mort, avec l’Espérance.
Nous nous promenons sur quelques ghats, nous y voyons hommes, femmes et enfants faire leurs ablutions. Inimaginable pour bon nombre d’entre nous de se baigner dans la Seine ou la Somme, et pourtant pour eux, comme le fleuve est sacré, il n’apporte que du bon. Le Gange pollué ? Plein de bactéries ? Mais non, ils sont d’une déperlance absolue sur le sujet. Ça donne des images cocasses, mais une fois de plus, on admire la dévotion qu’ils ont pour ce Gange nourricier. Et quand on parle de lui aux locaux, à chaque fois, on entendra « Ganga is Holy ». Peu de discussions possibles, il est saint, donc il est bon. Point final.
Notre hôte à Varanasi est un Brahame, autrement dit un prêtre hindou. C’est la caste la plus haute en Inde. Nous avons choisi son établissement pour le calme car il est éloigné des Ghats tout en étant sur le Gange, mais aussi parce que nous avions lu des superbes commentaires sur ses enseignements. Nous discutons avec lui des castes, de la place de la femme dans la société, de l’avenir qu’il trace pour sa fille, des personnes de la même caste avec qui il va marier ses enfants. Il nous évoque que de savoir sa femme et ses enfants heureux, c’est une joie extrême pour lui, mais quand on essaie de creuser sur le choix qu’il laisse – ou non – à ses enfants, bizarrement on ne se comprends plus. Nous n’approfondissons pas, nous ne sommes pas là pour juger, juste pour comprendre.
Il nous explique aussi les liens entre les générations, il héberge ses parents et les parents de son épouse, c’est normal à ses yeux, il est et sera redevable à vie envers ses parents de lui avoir donné la vie. Il leur doit respect éternel, et encore adulte obéissance.
Dans notre société, ce discours paraît hors d’âge, mais l’entendre nous permet de comprendre pourquoi dans un pays aussi peuplé, les gens s’entendent au final pas si mal. Il y a certes un poids énorme des traditions, un poids énorme des castes, cela paraît anti-moderne, mais cela fonctionne. Il y a bien sûr des effets de bord abominables, notamment dans les campagnes, mais reconnaissons leur de réussir à avoir maintenu un joyeux bordel qui ne fonctionne au final pas si mal. Ils sont plus d’un milliard, un sixième de la population mondiale. Nous, nous nous serions déjà étripés, non ?
On prend alors un peu de recul, on se dit que nous aussi on devrait peut-être faire un peu plus attention à nos Anciens. Et puis on discute dans la foulée avec les enfants – normal – sur la chance qu’ils ont et qu’ils auront de tracer leur voie. D’avoir le choix. Que ce n’est pas le cas de tous les enfants dans le Monde.
La question d’aller à un Burning Ghat s’est posée, au début, nous ne souhaitions pas, et puis au final, notre hôte nous y a guidé. Les enfants avaient le choix de venir ou pas, nous n’avons rien imposé. Peu d’images parviennent des burning ghats car photos et vidéos sont interdites. Le passage sera furtif, et quelque part tant mieux. En fait, c’est là où notre visite était intrusive, nous avons donc fait vite fait demi-tour. Ce qui est pourtant très étonnant, c’est le nombre de personnes qui souhaitait nous y emmener. C’est tellement dédramatisé chez eux, que même les crémations ne sont pas de la sphère privée. Personne ne pleure, pas d’états d’âme. Alors que pour nous, cela relève tellement de l’intime. Ces différences sont surprenantes, mais très intéressantes.
Nous avons surpris un soir en rentrant une embarcation partir sur le Gange avec une famille qui tenait une urne, puis elle l’a vidé dans le Gange et est revenue sur le quai. L’espérance dans ce Gange Saint est telle que ce sont plutôt des moments de joie.
Le dernier soir, nous assistons à la cérémonie sur un des ghats principaux. Une ferveur incroyable. Varanasi, nous comprenons pourquoi te voir et te visiter a changé la vie de beaucoup de voyageurs. Nous avons aimé autant ton coté mythique que ton coté mystique. Mais comme nous l’avons déjà évoqué, nous nous étions préparés, notamment pour les enfants, du coup, nous avons pu te vivre avec intérêt, curiosité, mais surtout avec beaucoup de recul et énormément de respect. En ça, Varanasi, nous ne regrettons pas d’avoir fait un si grand détour pour te ressentir.
La prochaine grande aventure « transport public » en Inde nous attend. Pour éviter une journée complète en bus pour rejoindre Agra, nous décidons de prendre le bus de nuit. Là encore, nous sommes bluffés, on savait déjà que les trains allaient partout, mais le réseau de bus est tout aussi développé et à des tarifs défiants toute concurrence. Nous embarquons donc vers 19h dans notre bus de nuit, non dans notre bus « disco night fever », car à l’intérieur, c’est boule à facettes et néons fluos. Il ne manque que la musique à fond, mais pour cela, on se rassure vite, le trajet se fera au son des klaxons. Nous devons juste être vigilants, le bus passe à Agra, mais ne s’y arrête que quelques minutes. L’arrêt est prévu initialement à 4h du mat’, nous y arriverons finalement vers 6h. Oui, le réseau est développé, mais la ponctualité n’est pas encore assurée. Nous n’avons pas si mal dormi.
Au petit matin, nous voilà à Agra. Nous avons réservé un hôtel à 5mn à pied du Taj Mahal. Nous pouvons faire un check-in hyper matinal, vers 7h, sans surcoût. La chambre est hyper spartiate, mais pour deux nuits, nous y serons bien.
La journée, nous visitons le Fort d’Agra, où les enfants font copain copain avec des écureuils, puis notre Tuktuk nous emmène visiter le petit TajMahal et nous conduit ensuite sur la rive opposée du Taj pour le coucher de soleil. Il n’y aura pas de coucher de soleil incroyable, mais nous notons à distance la majesté du lieu que nous visiterons le lendemain au lever du soleil.
Un dernier check avec notre chauffeur, Rakesh, qui s’occupera de nous pour une semaine à compter du lendemain, et nous rentrons tranquillement.
Au petit matin, réveil à 5h, nous avançons vers le Taj Mahal. Bon nombre de personnes préfèrent le visiter au lever du soleil, car les reflets roses apparaissent, et on voit le Taj changer de couleur à mesure que le Soleil chasse la nuit. Nous n’aurons pas ce plaisir, mais imaginons facilement la beauté du lieu quand le soleil est rouge orangé.
Le Taj est considéré comme une merveille du monde moderne, et on le comprend aisément. C’est majestueux et son histoire est très romanesque. Mais, sur certains aspects, nous ne sommes pas éblouis. En effet, nos visites de mosquée en Iran nous ont tellement éblouis que nous avons une impression de « déjà vu ». La magie n’a pas opéré comme elle opère pour beaucoup de voyageurs, mais une fois encore, c’est propre à chacun. Nous sommes cependant contents de l’avoir vu, visité, expliqué. L’Inde sans le Taj Mahal, c’est Paris sans la Tour Eiffel… C’est ça aussi le voyage, un passage parfois un peu obligé.
Après la visite, un bon petit déjeuner terrasse avec vue sur le Taj, et voilà que Rakesh arrive. Nous avons rencontré Rakesh via Facebook, on ne se connaît que par messages interposés, et par recommandations de voyageurs que nous ne connaissons même pas. Là encore c’est l’Aventure. Rakesh est Indien, a appris le Français à Pondichéry, donc il le parle plutôt bien. Ce sera notre chauffeur guide pour la semaine qui arrive. Il va nous guider pour visiter le Rajasthan. Là encore, pas vraiment de programme. Il nous a prévenu, quand on imagine pouvoir faire 200 km dans la journée, il nous annonce qu’on roulera toute la journée… Hé oui, encore veaux – vaches – cochons – couvées – chameaux, nous ne serons pas épargnés.
La première étape prévue est Jaipur, nous devrions y être en fin de journée. Nous faisons une halte à Fatehpur Sikri pour visiter la mosquée. Les enfants se sont endormis, nous les laissons à Rakesh que nous connaissons depuis deux heures au bas mot. On se dit sur la route de la mosquée que nous sommes un peu trop rock&roll sur ce coup là. Mais au final tout se passera bien.
Fatehpur Sikri a été la capitale de l’Empire Moghol au XVIème siècle. L’empereur Akbar – installé à Agra l’ancienne capitale, sans héritier, allait souvent consulter un ermite dans le village de Sikri. Les bénédictions ont porté leurs fruits, il aura trois fils. Il décide alors de construire une ville et d’y établir sa capitale. Le Jama Masjid est la grande mosquée, c’est le centre sacré de la ville. Elle abrite la tombe de l’ermite et bon nombre de couples viennent y prier pour résoudre leurs soucis de fertilité. On y prie seuls, ou en couple. On a droit à trois vœux qu’on symbolise par des nœuds sur un fil qu’on attache ensuite au mausolée. Par manque de temps et parce qu’on commençait à s’inquiéter pour les enfants, nous ne resterons que peu de temps, mais la ville mérite certainement beaucoup plus de temps qu’une halte de quelques heures.
Nous arrivons en soirée à Jaipur, en guest-house. Nous prévoyons avec Rakesh le programme du lendemain : le fort d’Amber, le Palais des Vents et une réserve d’éléphants.
On prévoit un réveil à l’aube pour avoir une bonne lumière. L’aube arrive, nous sommes prêts, reste le petit déjeuner à prendre. Et là, on prend la mesure de la ‘coolitude’ des Indiens. Une heure entre la commande et le plat sur la table. Nous nous sentons mal vis à vis de Rakesh qui nous attend, mais lui aussi est cool. Si on ne fait pas le programme dans la journée, on finira demain. C’est hyper agréable de se laisser porter.
Nous partons donc vers le Palais des Vents. D’après les images, on s’attend à un immeuble monumental, mais les photographes de Google sont hyper forts. C’est impossible pour nous de l’avoir en entier, sans les hordes et cars de touristes pour bon nombre francophones.
Nous avançons vers le fort d’Amber. Là, on retrouve nos touristes préférés en train de gravir le Fort à dos d’éléphant. Pour nous, ce sera « non merci ». Non seulement la photo touriste conquistador ne nous intéresse pas, mais surtout parce que les éléphants ne sont pas hyper bien traités (certains sont mutilés). On grimpera à pied, et ce sera très bien comme ça. Le Fort est très impressionnant, il est juché en haut d’un bloc rocheux, tout le village est entouré d’un mur de pierre à flanc de colline. Nous découvrons alors une Inde très verte, avec de la Jungle à perte de vue. C’est un endroit paisible. Lors de la visite, un balayeur du Fort nous prend par la main et nous emmène dans plein d’escaliers secrets qui débouchent tous sur des points de vue superbe. Armé de son balai, il court et nous le suivons sans hésiter. Cela nous permet de faire une visite un peu spéciale, et on aime bien. Les enfants font un cache cache géant et rigolent beaucoup.
Une fois redescendu, nous nous dirigeons vers un site qui était censé être une réserve d’éléphants dans laquelle nous pourrions les voir, les doucher, les soigner. Rakesh ne connaît pas le lieu, il se dit que ça peut être sympa pour d’autres tours qu’il organisera. Finalement, la visite ne se fera pas, les éléphants sont accrochés attendant le chaland. Nous ne souhaitons pas trop cautionner donc on s’en va. Rakesh est super, car il ne nous tient pas rigueur de ce changement de programme. Il nous propose alors de nous emmener voir un temple non loin de Jaipur. Dans celui ci, gravement délabré, pas mal de processions, des bassins où les Indiens se baignent et des singes. Mais quand on dit des singes, des dizaines de singes. Certains sympas, d’autres moins. On assiste à un duel entre deux males, les enfants sont saisis. On se rend vite compte que le lieu est très dénaturé par les effets personnels (nourriture et vêtements) que les singes réussissent à voler aux pèlerins.
La fin d’après midi se fait à Jaipur tranquillement, il y a école à faire et Amélie s’est enfin mis à faire et à tenir le programme de chaque semaine. Depuis la rentrée, les cours étaient au petit bonheur la chance, de façon régulière mais très désorganisée. Quand on se rend compte du programme à couvrir sur les trois classes, un peu de rigueur ne fera de mal à personne. Et au final, cela portera ses fruits sur les jours à venir. Chacun trouvera son rythme, entre les élèves, la maitresse et le directeur d’école. Avouez qu’il a le bon rôle lui, non ?
Le lendemain, nous irons visiter le Palais des Vents, puis nous prendrons la route vers Pushkar.
Nous arrivons à Pushkar sous des trombes d’eau. La ville est plein de torrents de boue et pour rejoindre la guest house, nous arpentons des ruelles totalement inondées (10 cm d’eau au bas mot). Une fois à la guest house, nous apprenons qu’ils ne font pas déjeuner. L’idée de ressortir déjeuner – on ne sait où – alors que nous sommes tous un peu barbouillés… L’idée de refaire le chemin avec nos bagages alors que la pluie redouble… C’en est trop. Amélie craque, ne se voit pas là… n’ose demander à Rakesh de poursuivre le chemin vers Jodhpur et de zapper Pushkar. Finalement, c’est ce que nous ferons. Pushkar mérite certainement une visite et une longue, mais c’était trop dur. Certains nous trouveront peut-être peu courageux, un peu capricieux. Qu’importe. Si on ne sent pas un truc, et que la majorité de la famille ne le sent pas, on ne le fait pas. C’était assez unanime, donc nous avons plié les bagages qui n’avaient même pas quitté la voiture.
La fin de journée n’a été que route, route et route, direction Jodhpur. Les applications de réservation d’hôtel permettent de dégotter des bons plans « last minute » qui sont rarement décevants. Nous dénichons une guest house au cœur de Jodhpur. Comme les plans de tout le monde avait changé, Rakesh n’avait pas de lieu pour dormir, il réussira à négocier une chambre à coté de la nôtre.
Pour la visite de Jodhpur, nous décidons de commencer à gravir la colline du Fort à pied. Cela nous fait du bien après la journée de la veille assis dans la voiture. Rakesh nous accompagne et nous explique les lieux, c’est sympa de sa part. Pour les visites, il nous attend au dehors, nous laissant prendre notre temps. Pendant la visite du Fort, il nous déniche un chauffeur de Tuktuk qui nous fera le CityTour pour la journée. Et quelle journée ! Au delà des superbes spots que nous déniche le guide pour des photos, nous nous retrouvons au milieu du Festival Ganesh, encore et toujours lui ! Nous nous faisons baptiser de couleurs, puis les parents sont embarqués par les Indiens pour danser sur une sorte de techno indienne immonde derrière les chars qui portent les Ganesh. Franchement, un vrai lâcher prise, on se marre vraiment bien. Les regards et sourires en disent long. Un vrai beau moment.
Le soir, nous avons l’occasion de voir la mise à l’eau des Ganesh dans le lac. Une longue procession de chars, de toutes les couleurs et la noyade de chaque Ganesh. C’est dingue !
La ville est totalement bloquée, nous finissons à pied et nous reposons tranquillement en terrasse de la guest house, avec une fois de plus une superbe vue pour le coucher de soleil sur le Fort. La fête durera toute la nuit, mais nous dormirons quand même sereinement.
Le lendemain, nous prenons la route pour Udaipur, notre fin de séjour. Rakesh nous propose de nous arrêter à Ranakpur, en plein milieu de la jungle pour visiter le temple d’Adinatha, c’est l’une des plus belles et plus vastes constructions jaïns de l’Inde. C’est de loin le plus beau monument que nous aurons l’occasion de visiter en Inde. L’ensemble est construit en marbre blanc dont chaque centimètre est gravé, sculpté, ornementé. C’est plus que magnifique.
Nous arrivons en fin de soirée à Udaipur, et comme ce sera la fin de séjour, nous nous faisons plaisir avec un établissement un peu plus confortable. Une chambre pour les enfants, une pour nous, une piscine, le petit déjeuner inclus, c’est cool. Nous profitons du lieu, rattrapons l’école que nous ne faisons pas les jours de transit, et nous sortons en fin de journée pour une croisière au coucher du soleil. Le lac d’Udaipur et son hôtel majestueux a été rendu célèbre par James Bond.
Le dernier jour, nous visiterons le City Palace, nous n’avons pas fait celui de Jaipur, ni celui de Jodhpur pour se concentrer sur celui ci, le plus grand et le plus beau. Nous ne sommes pas déçus. Armés de nos audioguides en Français, nous nous prenons pour des Princes et Princesses en déambulant dans les couloirs et jardins. La vue sur le lac est superbe quel que soit le moment de la journée.
En fin d’après midi, nous allons voir le coucher de soleil sur les montagnes. Nous arrivons bien en avance, l’occasion pour tous de faire une petite sieste à l’ombre du palais avant de profiter de la vue.
Le Rajasthan touche à sa fin, nous y avons passé une grosse semaine. Rakesh nous conduit le lendemain matin à l’aéroport pour notre vol vers Delhi. Nous avons réellement bien sympathisé avec lui, avons partagé nos goûts musicaux, on lui laissera une playlist française pour impressionner ses prochains clients, et on lui fera découvrir les classiques. Nous le remercions forcément pour le courage qu’il a eu à nous trimbaler, à accepter nos caprices, nos changements de programme, le fait que les enfants ne soient pas toujours calmes en voiture. Nous avons déjà eu l’occasion de le recommander à certains voyageurs, mais si l’envie vous vient de visiter l’Inde avec chauffeur, faites appel à lui, vous ne serez pas déçus, notamment si vous avez des enfants !
Notre arrivée à Delhi se fait en fin d’après midi, les avions aussi ont du retard… Le programme de Delhi est assez simple, passer au bureau d’Amélie pour rencontrer les équipes et présenter notre voyage. Notre mascotte est prise en photo dans tous les bureaux. Nous sommes reçus comme des papes, on nous propose le déjeuner, nous avons l’occasion d’appeler Papi et Mamie en France. La journée file assez vite. Nous avons néanmoins le temps de faire la visite du temple d’Akshardham. Vous ne verrez pas de photo, tout appareil électronique y est interdit. Le Temple est récent, c’est étrange de le voir si neuf, ça donne l’impression d’être faux. C’est le monument le plus visité de Delhi, il y a de quoi y passer une journée complète car des projections sont proposées sur l’histoire de l’Inde et de l’Hindouisme. Notre visite est écourtée pour cause d’avion à attraper, mais là encore avec des enfants, ça vaut vraiment le coup.
Notre tour en Inde, car nous ne pouvons pas dire notre tour de l’Inde, touche à sa fin. Nous ne sommes restés que deux semaines au lieu des trois programmées. Notre Poupoule arrive au Cambodge plus tôt que prévu, nous devons aller la chercher.
Avant de faire le vrai bilan, il faut se rappeler pourquoi nous sommes venus en Inde, et ce que nous sommes venus y chercher.
Nous savions bien avant de partir qu’une quinzaine de jours ne serait pas suffisant pour visiter pleinement le pays. L’Inde est un pays clivant, soit on aime, soit on déteste mais tout voyageur vous dira que ce pays ne l’a pas laissé indifférent, c’est aussi notre cas ; et pour tous les membres de la famille.
Ce qui nous a marqué, et nous a plu :
- Les rapports humains structurés par la religion et par les castes.
- La patience infinie des Indiens, on n’en a pas vu un ou une râler durant le séjour.
- Le sourire omniprésent des enfants, quand bien même ils vivent dans des conditions que nous qualifierions d’intolérables.
- Les liens entre générations : nous avons vu beaucoup de grand-pères s’occupant de très jeunes enfants avec des regards complices et plein d’amour.
- La multitude et la diversité des moyens de transports : nous avons tout fait, train, bus, voiture, tuktuk, rickshow, moto, …
- Le festival Ganesh et la ferveur que celui ci engendre. Nous nous sommes littéralement laissés porter, et cela nous a fait un bien fou.
- Les distances qui ne veulent rien dire sur une carte, on ne parle pas en kilomètres, on parle en temps de trajet.
- La richesse architecturale, même de brics et de brocs, certaines habitations ont de la gueule.
- Les métiers improbables, désuets chez nous mais qui ont encore là-bas une vraie utilité (faiseurs de livre, cireur de chaussure, nettoyeur d’oreilles, poinçonneur dans le bus…)
- La diversité des lieux de vie : guest houses, hôtels, lodges. Il y en a pour tous les goûts, pour tous les prix, et pour toutes les envies.
- La gentillesse de notre guide. Sans toi Rakesh, sincèrement, le séjour n’aurait pas été le même.
- L’ordre des priorités sur la route : (1) la vache, (2) la chèvre, (3) le chameau, (4) le Tuktuk.
- Notre trajet, les étapes de Mumbai et de Varanasi nous ont vraiment plus.
- Compter les bouses de vaches en ville.
- La nourriture, enfin certaines nourritures peu épicées, raffinées qui nous ont émerveillé les papilles, …
Ce qui nous a moins plus :
- Forcément l’insalubrité de certaines ruelles, mais c’est à modérer pour plusieurs raisons. D’une part, cela s’arrange d’années en années. Maintenant, on voit des poubelles dans les rues, Rakesh nous expliquait que rien que trois ans en arrière ce n’était pas le cas. Et puis, le Premier Ministre a été récompensé pour la mise en place d’énergies durables et renouvelables dans son pays, c’est un bon début… Restera à éliminer le plastique, mais ça prendra du temps, beaucoup de temps tant sa consommation est ancrée.
- Le manque de Poupoule, le mode sac à dos, ça va un moment, mais après 6 semaines en hôtel, nous avons envie d’être chez nous. Et surtout arrêter de packer / dépacker tous les jours. Le Backpack en couple, ok. En famille, on admire ceux qui le font au long cours.
- La multitude de dieux. Ce n’est pas qu’on a pas aimé, mais en fait, on n’a pas compris grand chose.
- Les selfies. Nous sommes obligés de dire oui avec sourire mais la prise de photos d’Indiens s’est avérée plus difficile que prévue. Nous avons essuyé de nombreux refus, alors qu’ils nous avaient pris quelques minutes avant en secret..
- Les commentaires des touristes précédents sur les sites de réservation de voyage. Dès qu’on sort des standards occidentaux, les hôtels sont mal notés, alors qu’en fait, sincèrement des établissements valent le détour. Nous avons essayé de corriger cela pour encourager nos hôtes qui ont toujours été plus que sympathiques à notre égard.
- Ce que nous qualifierions d’incivilité mais en fait ce n’en est pas. S’il y a 20 cm entre toi et la voiture devant, un poids lourd essayera de s’y mettre. Idem quand tu fais la queue au guichet pour un renseignement, tu dois être transparent car tout le monde passe devant toi.
- Le regard sur certaines filles / femmes, mais ça c’est connu depuis longtemps, là aussi ça changera, mais il faudra un peu de temps pour ré-équilibrer les rapports hommes / femmes.
- Finalement le peu de rencontres impromptues, celles qu’il est facile d’avoir avec Poupoule quand on arrive en ville. Là, nous avons discuté avec des acteurs du tourisme, ça a manqué de vrais gens pour nous.
- L’oppressante pollution de Delhi, un nuage de poussière incroyable alors que la ville est très très verte.
- La nourriture, enfin certaines nourritures trop épicées qui nous ont retourné le bide pour quelques jours. Et surtout le Curry au petit déjeuner, impossible.
Lieu préféré des enfants : à l’unanimité Varanasi, comme quoi J
L’objectif est atteint. Nous voulions savoir si nous avons envie de revenir. Et à l’unanimité, c’est un grand Oui. Tu nous as bien eus, Incredible India !
Merci de nous faire paŕtager votre grande aventure.
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Merci Michèle de nous lire. Nous prenons grand plaisir à voyager et aussi grand plaisir à partager nos aventures.
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Hello la team Poupoule, trop sympa vos commentaires sur India/Rajasthan. Ca donne forcément ET férocemment envie de vous y suivre. Des fois on se demande qui tient la plume mais on sent que c’est un vrai travail de famille. Bises à tous et bon vent en Asie
remy-Dubai
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Quelle aventure ! Bises à vous 5
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Il nous manque quand même Gontran!
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hello les copains !!! moi j’ai pas du tout envie d’aller en INDE , mais moi j’ai reçue une belle carte postale !!!
Merci ma petite LOUISON !!! et bon courage pour la suite !!!
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Extraordinaire ce périple indien. J’ai eu la chance d’y aller aussi et grâce à vous j’y suis retournée 😊 Bises aux poussins et bonne continuation à vous tous.
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Merci LBB Cheffe ! 😉
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c’est un récit magnifique que vous nous offrez les amis! même sans images cela resterait passionnant !!! j’ai hâte de vous relire encore et encore…. Bonne route
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excellent ! j’ai vraiment apprécié vos récits et photos, cela fait plaisir de voir la richesse de vos découvertes, et de vos larges sourires. merci beaucoup !
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Je me suis régalée de vous lire ! C’est top, continuez d’en profiter à fond ! J’ai hâte de decouvrir la suite 😀 Bises
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Merci Audrey !
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