Tout commence par une magistrale gueule de bois! Nous arrivons en Bolivie en provenance de Santiago du Chili, après avoir un peu (trop???) fêté le fait que Luis ait trouvé la pièce de rechange pour réparer notre Poupoule… Nous lui laissons le soin de réparer tout cela, on lui laisse le temps… Deux semaines et demie, il va être large!
Nous irons en Bolivie en sac à dos, et histoire de continuer dans le « roots », nous prenons un vol à 3h du matin… Ben oui, on veut profiter à fond de nos quelques jours à La Paz, donc c’est bien d’arriver tôt!
Pour arriver tôt, nous sommes arrivés bien tôt, atterrissage à 4000 mètres après seulement quelques heures de sommeil et ce à 6h du mat’! Ça pique… Enfin, ça fait mal au crâne. On nous avait prévenu, l’altitude a quelques effets secondaires… Ça ne devrait pas durer se dit-on, une bonne sieste et on arpente la ville. Bon, finalement, le premier jour, on moule pas mal, mais les deux jours suivants, on tient la distance dans cette « capitale », pas si capitale selon nous.
Vient ensuite le premier lundi, et notre envie de se mouiller à plus de 3800 mètres sur les rives du lac Titicaca. Nous prenons un collectivo le matin pour nous rendre à Copacabana, non non, pas la plage de Rio, l’autre, celle sur le lac navigable le plus haut du Monde.
Le rendez-vous est pris au cimetière pour attraper notre bus. Nous ne sommes plus étonnés en voyage quand on nous annonce 5 heures de route pour 160 kilomètres. On a le loisir d’avoir le temps maintenant… Surtout quand ces 5 heures nous coûtent 10€ à 5… De toutes façons, même les bus chers mettent le même temps, donc autant faire de vraies économies.
Nous arriverons en milieu d’après midi à Copacabana, non sans avoir eu la frayeur de notre vie. Pas lorsque nous avons eu un accident avec notre bus, non, non, mais quand nous n’avons pas compris qu’il fallait descendre du bus pour passer le gué de la presqu’île. Le bus tanguait de toutes parts, nous ne savions pas où nous positionner à l’intérieur pour ne pas le faire pencher plus à gauche qu’à droite… L’horreur!
A ce moment là, nous nous sommes dits une fois de plus que Poupoule était épargnée elle aussi de grosses frayeurs, elle est bien mieux à se refaire une santé à Santiago.
Copacabana est une ville assez spéciale, elle est mondialement connue pour sa cathédrale et ses bénédictions de voiture. On vient de loin pour faire bénir son véhicule. Cela nous aurait beaucoup amusé de mettre Poupoule sous l’eau bénie, mais nous lui enverrons quand même une petite pensée.
Cette ville est également le point de départ de toutes les embarcations pour Isla del Sol et Isla de la Luna. Ces deux îles boliviennes sont des sanctuaires de la période des Incas. Quelques sites archéologiques peuvent être visités. La vie sur Isla del Sol parait très paisible, on ne s’y déplace qu’à pied et à dos de mule. Nous y ferons un tour dès le lendemain.
Quand on arrive à Copacabana, nous sommes très agréablement surpris, nous pensions que le carnaval était terminé, mais nous voyons des dizaines de personnes en tenue traditionnelle qui dansent en procession autour de la place principale. Ils suivent deux personnes, un homme et une femme qui sont parés de centaines de rubans. Nous pensons dans un premier temps que c’est un mariage, mais nous comprendrons plus tard que ce sont les deux personnes qui ont été désignés responsables des prochaines célébrations pour la Pachamama.
Nous les plaignons tellement leurs costumes doivent être lourds à porter, surtout avec cette chaleur. Nous avons beau être à 3800 mètres d’altitude, il fait extrêmement chaud.
Nous regardons la procession s’éloigner puis prenons nos quartiers à l’hôtel, celui ci possède un bar qui retransmets les matchs de la Champions League, nous rendons Gaspard d’un coup très serviable… Mais aussi très heureux! Il ne manquerait plus que son équipe fétiche gagne.
En soirée, nous entendons des bruits au loin, des chants et de la musique. Nous cheminons donc dans la direction, et quelle n’est pas notre surprise quand nous voyons tous les participants de l’après midi faire la fête sur une des places du village. Les caisses de bière défilent, elles sont placées au milieu des participants qui dansent en ligne au rythme de la musique. Incroyable! Les canettes fraîchement ouvertes sont englouties rapidement, les gorgées s’enchaînent et quelques rasades sont laissées (jetées) au sol pour rendre hommage à la Pachamama. Nous aurions bien trinqué avec eux, mais on n’a jamais vu le bar où on pouvait s’approvisionner… Nous avons tout de même été douchés, les enfants aussi! Avoir ses vêtements qui sentent l’alcool quand on part se coucher, cela fait bien longtemps que cela ne nous était pas arrivé! [Quand bien même, cela ne nous est pas non plus trop souvent arriver!].
Dès le petit matin, nous prenons la route de l’Isla del Sol,avec un passage sur Isla de la Luna que nous n’avons pas trouvé nécessaire. Déjà, pour prendre le bateau, nous avons eu une sacré surprise… à notre réveil, il grèle. D’un coup ce petit village pittoresque se change en village apocalyptique avec des trombes de boue qui dévalent les rues. Nous devrons nettoyer le bateau des grélons avant de partir, et nous ferons la route sur des sièges « humides »… Le bonheur à 8h du matin…
Nous n’avons pas le temps de profiter comme il se doit de l’île du Soleil, nous n’y passerons que quelques heures. Assez longtemps pour se faire les cuisses et les fesses sur le superbe escalier en pierre, mais trop peu pour pouvoir profiter d’un coucher de soleil sur le lac. De là où nous étions, à plus de 4000 mètres, la vue était exceptionnelle et la lumière laissait présager un joli sunset, ce ne sera pas pour nous cette fois ci.
De toutes façons, nous n’aurions pas profiter du paysage bien longtemps. On ne sait pas si c’est la traversée retour, le manque d’eau, de sommeil ou l’altitude, mais Gaspard est pris de céphalées assez incroyables en rentrant. A tel point qu’Amélie se pose la question de l’emmener chez le docteur; nous ne l’avons jamais vu comme cela. Finalement, à coup de tisanes de Maté, de câlins et de matchs de foot, on retrouve notre petit; mais ça a été quand même une sacré frayeur. Même lui s’en souvient!
Nous n’irons pas voir les villages flottants, qui du coté bolivien sont reconstitués de toute part pour les touristes. Ils sont bien réels en revanche du coté de Puno au Pérou, à voir si nous ferons le détour dans notre trip péruvien dans quelques semaines. Cependant, nous avons un aperçu des embarcations en bambou, qui naviguent d’ailleurs assez vite!
Avant de quitter Isla del Sol, nous faisons une halte au marché local, franche rigolade pour les essais de bonnet péruvien, nous sommes en Bolivie, mais la frontière étant tellement proche, nous nous équipons quand même!
La suite se déroulera beaucoup plus à l’Est du pays. Nous avons deux alternatives pour aller à Sucre, soit nous passons par Cochabamba et allons visiter le parc de Torotoro, soit nous faisons directement la route. Depuis là où nous sommes, cela fait entre 12 et 16h de bus, de nuit. Nous opterons pour la route directe, dommage pour Torotoro, nous le vivrons par procuration avec nos copains les 5boutsdumonde plus tard.
Nous voilà donc en route pour Sucre, non sans une halte de quelques heures à La Paz pour changer de bus. Nous prenons le bus « confort », une place pour chacun, le luxe… mais surtout des sièges totalement inclinables… Les enfants sont comme des dingues, c’est assez compliqué de les faire dormir, surtout car le chauffeur diffuse volume 143 le dernier Avenger. Avant de se coucher, il y a mieux. Finalement, tout le monde s’endort, mais sans avoir compris comment baisser totalement son siège… C’est Louison, arrivée à Sucre qui nous montre la technique. Ça valait bien le coup d’avoir misé sur le bus « luxe », le « semi-luxe » aurait amplement été suffisant.
Au petit matin, nous arrivons donc à Sucre, Capitale de la Bolivie, souvent appelée la ville blanche car bon nombre de ses bâtiments est recouvert de chaux, ce qui donne à cette ville un aspect propre et paisible. Dans le centre, les immeubles ne dépassent pas deux étages, la ville est très verte. Il faut dire que nous ne sommes qu’à 2800 mètres d’altitude, c’est plus facile de faire pousser de beaux arbres et d’avoir des pelouses bien vertes.
Notre programme pour Sucre est plutôt cool, se laisser porter par la ville, profiter des marchés et de la gastronomie, prendre le temps de se poser un peu. Les trajets en bus de nuit sont quand même assez éprouvants, non pas que nous soyons devenus chochottes, mais rester assis ou allongés 12h, avec une route qui ne comporte que des virages, des passages de cols, ce n’est pas très reposant. On avoue cependant que nous sommes ravis de pouvoir parcourir de grandes distances à moindre coût, cela permet de joindre des zones plus éloignées, et de parcourir de long en large ces grands pays.
Nous irons visiter le parc Crétacito aux abords de la ville, c’est dans celui ci que nous trouverons les traces les plus anciennes des dinosaures… Des empreintes découvertes quasiment par hasard et mises au grand jour.
Nous ferons aussi de grandes heures d’école, nous avons la chance de bénéficier d’un endroit propice au travail : du wifi pour mettre à jour nos aventures, pour télécharger de nouveaux supports de classe, des vidéos reportages de nos prochaines étapes.
Et bien entendu, nous visiterons la ville, tranquillement…
Nous ferons enfin une seule visite culturelle… La Casa del Independance, dans laquelle nous aurons les explications sur le rôle de Bolivar, grand artisan de l’indépendance des pays d’Amérique du Sud. La Bolivie porte son nom en hommage.
Après ces quelques jours de repos à Sucre, nous prenons une fois de plus le bus de nuit pour rejoindre Oruro et la ligne de chemin de fer qui nous emmènera jusque Uyuni. La liaison en bus est assez éprouvante, heureusement que nous avons de belles heures de découverte dans le train.
Nous voilà donc enfin arrivés à Uyuni, puis à Tupiza… Nous retrouvons nos amis les 5boutsduMonde, Koen, Erica, Eliott, Loan et Nathan. Nous avons déjà fait un bout de chemin ensemble au Chili, et hasard – un peu forcé – de nos agendas communs, nous nous retrouvons ensemble pour faire les quelques jours de road-trip dans le Sud Lipez…
Ces jours « hors du temps » sont exceptionnels, les émotions sont indescriptibles… C’est le mirage bolivien…
Le voyage touche à sa fin en Bolivie, nous avons des nouvelles de Luis qui nous dit que Poupoule est opérationnelle et qu’elle s’ennuie de ses poulets. La liaison entre Uyuni et Santiago nous prendra 30 heures en bus. Nous devons être habitués maintenant, c’est pratiquement indolore. Nous dormons bien, mangeons bien et sommes en grande forme pour retrouver notre monture à Santiago! Et la cerise sur le gâteau, nos amis les Moreau de Colombes y sont et nous attendent… Nous sommes ravis d’être accueillis!
Suite des aventures au Chili, avec Poupoule!
Au fait, pourquoi la Bolivie, le souffle coupé? Parce que c’est le pays le plus haut que nous aurons eu à silloner, et que le souffle est parfois court. Il l’est d’autant plus dans le Salar… Tellement c’est beau, tellement on se pincerait pour savoir si tout ce que nous voyons est réel ou non…