Et si on se remettait en selle ? – Par Amélie

La chose n’est pas coutume depuis le départ… Raconter une expérience à soi, rien qu’à soi. Celle qu’on ne peut être que la seule à écrire.

J’ai pratiqué l’équitation petite, pas assez longtemps pour avoir un super niveau, mais assez longtemps pour savoir comment me comporter sur un équidé. A chaque fois que nous partons en vacances, Fred me dit « Mais pourquoi tu ne prendrais pas un peu de temps pour toi, il y a des randos cheval, vas-y, t’adores ça ! ». Pas faux, j’adore ça, mais je trouve assez souvent cela hors de prix pour le temps passé. Alors là, quand on discute avec Mustafa sur le bord de la route, et qu’on arrive à avoir une balade de 6 heures pour moi avec un guide et une rando pour le reste de la famille qui me rejoint pour le coucher du soleil, je ne me fais pas prier longtemps et je saute sur l’occasion !

Jeudi midi, je laisse donc le reste de la troupe au camping, me pare de mon plus beau legging (Oui, j’avoue, j’ai pris un legging en guise de jogging, suis pas fière mais c’est bien utile parfois), et me dirige vers le ranch de Mustafa. Il me présente Ali qui va m’accompagner toute l’après-midi et Luna qui sera ma monture.

Rando Cheval Capadoce 1

Je salue Ali, lui demande s’il parle anglais, il me répond « oui, juste un peu ». OK, alors moi qui adore la discute, je me dis que 6h, ça peut être long si je ne peux pas papoter un peu. Ne serait-ce que pour qu’il m’explique un peu ce que nous voyons. Il me précise qu’il fait des randos tous les jours, Ali est un enfant du pays, sa famille a des ranchs depuis toujours, cela fait plus de 20 ans qu’il monte à cheval sur ces sentiers ; alors qu’il n’en a même pas 28. Je me sens d’un coup hyper rassurée, et quand on a un guide du cru, il n’hésite pas à sortir des sentiers battus, cela me plaît !

Le ranch est au pied de l’Open Air Museum, autant dire que 5 minutes après l’avoir quitté, nous sommes déjà dans le vif du sujet. J’ai le sentiment d’être Indiana Jones… On grimpe, on grimpe, on slalome entre les cheminées de tuf, on salue les paysans qui habitent encore les quelques grottes aménagées de la montagne, et là, whaou, on arrive sur le plateau surplombant la Rose Valley. Tout est calme, on n’entend plus les quads. On s’arrête quelques minutes devant une grotte et il me dit « va voir ». Ok, je m’exécute. Une église du 12ème siècle totalement creusée et cachée dont les peintures sont effacées mais dont l’architecture intérieure est intacte. Bluffant, encore une fois.

Nous reprenons la route et nous arrêtons dans un café improbable à flanc de colline.

Emir si mes souvenirs sont bons nous reçoit avec des rafraichissements, les chevaux se reposent quelques minutes. Emir parle français, plutôt bien par ailleurs. On discute un peu de notre périple, de la Turquie ; il me raconte des anecdotes de randonneurs francais, la nationalité la plus représentée à pied dans le coin. Il est content de pratiquer un peu, moi contente d’échanger. On repart ensuite avec Ali en direction de la Red Valley. Et là, allez savoir pourquoi, je ne peux m’empêcher de murmurer dans ma tête la « Red River Valley ». En fait, je suis super bien… heureuse… je n’arrive pas à prendre de belles photos mais je m’en fiche un peu…. et je n’ai pas encore mal aux fesses ! Oui, parce que bon, quand on n’a pas monté depuis 20 ans, il se peut que le corps nous le rappelle gentiment… mais là, je tiens bon.

Nous descendons en direction de la Red Valley, les chemins sont abrupts, je me demande même comment font les randonneurs et puis très vite je pense aux personnes qui vivaient dans ces montagnes et je me dis encore une fois que c’est bien eux qui étaient courageux !

La vallée nous emmène à Cavusin, là ou Ali habite, et nous passons au milieu du vieux village abandonné. Le village n’a pas été protégé à temps au niveau du patrimoine et l’érosion a fait son œuvre, Ali m’indique la maison dans laquelle a vécu son grand père au milieu des ruines. Je me dis alors que c’est bien dommage de ne pas avoir réussi à faire perdurer l’habitat traditionnel, mais certains sites sont quand même protégés et accessibles.

Nous continuons, passons au ranch du cousin d’Ali pour doucher les chevaux et partons plein galop à travers champs pour rejoindre la Love Valley. A l’entrée du chemin, un panneau énorme signale « Motors forbidden »… donc normalement, nous devrions être uniquement à pied ou à cheval. Mais les locaux n’en ont que faire et roulent dans les chemins ‘pleine balle’. Une fois le chemin passé, on se retrouve en plein milieu des cheminées de tuf, toutes hautes et fines. On dirait des énormes champignons. Nous sommes alors reçus dans une cahutte où on me propose de dîner… J’ai un doute d’un coup, il est 18h et je ne sais pas si c’est compris ou non dans le programme de l’après-midi. Je refuse poliment mais le cafetier insiste. Je lui dis ok juste pour un petit truc et il me rapporte en cinq minutes une omelette produite avec les œufs de ses poules, les tomates et poivrons de son jardin. C’est excellent ! Quand je lui propose de payer, il me dit que c’est bon… donc peut-être était-ce inclus, je ne le saurai jamais !

Bref, je rejoins ensuite toute la petite famille, non pas sans une certaine fierté de voir comment les filles se tiennent bien, comment Gaspard est à l’aise et comment Fred a fait un vrai bel effort pour monter sur un animal, c’est pour lui bien plus difficile que de monter sur une machine. D’ailleurs, sa première réflexion en me voyant est « Tu vois, je te l’avais bien dit, une moto ne s’arrête jamais pour manger ». Je me rends compte ensuite que le lad qui les accompagne passe plus de temps à tenir le cheval de Fred quitte à laisser les enfants se débrouiller par eux-mêmes !

Le coucher de soleil est joli, le spectacle est encore gâché par les quads. On quitte le lieu donc assez vite pour rentrer, comme nous sommes en avance sur le timing, on peut prendre le chemin de traverse pour rentrer, encore une fois au milieu des cheminées mais cette fois ci au soleil couchant.

Je suis hyper heureuse de cette après-midi, très fière de moi d’avoir tenu si longtemps sans avoir mal, très contente d’avoir échangé avec Ali, Emir et aussi le propriétaire de la cahutte de la Love Valley.

A ce stade, c’est encore une résolution, les filles me font promettre de me remettre à l’équitation au retour du voyage. Je ne dis pour l’instant pas non. Reste à trouver le club adéquat, pour cela je compte bien sur mes copines de Colombes pour m’embarquer dans le leur !

4 commentaires sur “Et si on se remettait en selle ? – Par Amélie

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  1. Canon !!!amelie ces récits de voyage avec les impressions de chaque membre de la famille Lecoq.
    Je me suis délectée pendant une heure à vous lire. Continuez c est super de vous suivre et d une certaine façon j ai voyagé avec vous.

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